Gueule de bois (Foerster) 2. Dix petits golems

W oody Woodstock est de nouveau sur le pied de guerre pour secourir son ami Frankie, disparu en mission depuis plusieurs jours. Et même si ce dernier n'est finalement pas si en danger que ça, notre héros va se retrouver confronté à des golems, menés par un nécromant totalement fou et deux sorcières pas très bien dans leur peau.

Avec Dix Petits Golems, Foerster reprend à son compte le mythe du Golem de Prague, et tout l'imaginaire juif qui s'y rapporte. Sur cette base, il concocte une histoire qui, si elle est tout aussi légère que la précédente, joue tout de même avec des sujets plus graves. Et c'est une belle partie du talent de cet auteur de réussir à être irrévérencieux sans être de mauvais goût, féroce sans être méchant et drôle sans attaquer personne, qualités qui se perdent de plus en plus dans la bande dessinée d'humour, voire dans l'humour tout court. Tout en détails et en finesse, le rire se niche partout, et surtout lorsque l'on y adjoint un soupçon de suspense et quelques gouttes très légèrement sentimentales.

Les yeux ne sont pas en reste de ce moment de plaisir, tant le dessin et les couleurs ajoutent à l'incongru et au drôlatique. Foerster échappe au danger de diluer son propos dans les gags, tout en distillant allusions, jeux de mots et saynètes dans le décor, ce qui donne beaucoup de saveur à la relecture. On passe du dessin animé aux séries gore du "siècle dernier" avec beaucoup de bonheur, l'ensemble formant un tout cohérent et, décidément, très sympathique.

Gueule de Bois est l'un des ambassadeurs de la collection Troisième Degré, et en lisant ce tome deux l'on saisit parfaitement le propos de la collection : faire rire, avec un humour noir et féroce, et un soupçon de fantaisie. C'est tout à fait réussi !

Moyenne des chroniqueurs
7.0