Les aventures oubliées du baron de Münchhausen 1. Les orientales

V ers 1870, une caravane d'une dizaine d'âmes traverse le désert de Wadi Rum. Parmi eux, un homme en cage, le jadis illustre baron Karl Hiéronimus Von Münchausen. Acheté par un cruel sultan, il se voit proposer un marché. S'il arrive à faire croire à ses aventures pour le moins fantasques, il sera de nouveau libre. Il commence ainsi son récit, convaincu qu'il parviendra à séduire son auditeur...

Entre deux albums de la petite Marie Frisson, Olivier Supiot s'octroie une respiration créative pour s'occuper des aventures oubliées et abracadabrantes du baron de Münchausen. De la plus petite case aux doubles pages, il laisse s'exprimer tout son talent d'illustrateur avec sa peinture et ses couleurs aussi contrastées que poétiques. Il transporte ainsi le lecteur vers des horizons lointains, tantôt paradisiaques, tantôt baignés de ténèbres. Les décors, notamment les séquences sur fond d'océan qui sont des tableaux miniatures de toute beauté, et les gros plans sont des domaines où le dessinateur excelle. À l'inverse, lorsqu'il s'agit de mettre en scène plusieurs personnages et d'utiliser des plans larges, le rendu est moins précis et convaincant.

Le voyage proposé est haut en couleurs, aussi bien pour ce cher baron que pour celui qui suit ses tribulations. Le ton du récit est léger et farfelu, on regrette alors que l'auteur passe un peu vite d'une séquence à l'autre comme si l'espace ou le temps de développer lui manquait. Ceci dit, comme le baron n'a qu'une nuit pour séduire le sultan, cela explique peut-être cette rapidité. D'ailleurs, on se demande bien comment celui-ci pourrait croire cet homme qui a échappé tant de fois à la mort et qui se permet de rembarrer la grande faucheuse dés qu'il la voit ! C'est un pari audacieux qui se révèle très amusant, alors, le sourire aux lèvres, on espère que le prochain tome sera aussi divertissant.

Moyenne des chroniqueurs
5.6