Abaddôn dub 1. Le cinquième ange

A u XXIVe siècle, 200 ans après le ravage de la Terre par de mystérieux êtres humanoïdes, les Phlogs, tout n'est plus que ruines et desespoir. Les hommes passent leur vie à fuir les traqueurs, des mercenaires humains qui exportent ceux qui sont en âge de l'être vers une destination inconnue. Tago, un jeune adulte, recherche son frère exporté quelques années plus tôt, mort ou vif. Il va s'allier à quatre adolescents orphelins (Ishuko, M'Ba, Hector & Domino) pour échapper à ces fameux traqueurs, mais tout ne se passe pas comme il l'aurait souhaité.

L'entrée en matière est cavalière et quelque peu brutale. Le lecteur atterit au coeur d'une course poursuite qui occupe les dix premières planches de l'album et dont il ne connait ni les protagonistes, ni les raisons. Cette introduction au rythme effréné soulève de nombreuses questions qui trouvent un début de réponse dans la période plus calme qui suit. Les différents personnages y sont présentés, ainsi que l'univers post-apocalyptique et ses origines. On découvre alors que Régis Hautière présente une vision futuriste des actes nazis (camps de concentration, collaboration, climat de terreur...). Lorsque Tago, Ishuko et M'Ba parviennent aux abords d'un de ces camps, le rythme recommence à s'accélerer, toujours plus fort, jusqu'au dénouement particulièrement énervant tant on aimerait en savoir plus. Ainsi, même si l'histoire laisse un arrière goût de déjà-vu, la construction du récit, qui parvient à faire accroître le suspens au fil des pages, fait que l'on s'immerge facilement et complètement dans l'histoire.

Le graphisme de Ttam2Mo résulte du cocktail détonnant mélant inspirations franco-belges, américaines et nippones. Bien que difficile d'accès de prime abord vu les proportions fantaisistes et les expressions caricaturales, le trait nerveux et particulièrement dynamique du dessinateur se révèle finalement très efficace. Le découpage est la grande force de l'album surtout lors des accélérations du récit, même si la multiplication de cases nuit par moment à la compréhension. Enfin, la mise en couleur, quelque peu aggressive pour les teintes vives, parvient à instaurer des atmosphères intéressantes durant les scènes plus sombres, à l'instar de l'espoir fou de la longue scène d'action finale.

Abaddôn Dub est donc une série qui commence de manière convaincante. L'univers developpé par Hautière et Ttam2mo est à peine exploité pour le moment, espérons que le meilleur reste encore à venir !

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Moyenne des chroniqueurs
6.0