La sirène des Pompiers La Sirène des Pompiers

Q ue peut-il bien se tramer entre Gustave, peintre raté décrié par la critique, et la jolie sirène bretonne installée dans son atelier ? Comment le barbouilleur s'est-il transformé, en une seule année, en maître de la peinture ? Et, lorsque l'"Artiste" commencera à parler avec des majuscules, que fera son amante, avide de simplicité et de naturel ?

L'éternel combat entre l'artiste en haut de sa montagne et le "bas-peuple", plus préoccupé d'émotion que de technique, reprend dans cet album qui le présente de manière originale en se mettant à la place du modèle. Difficile en effet de ne pas se prendre d'affection pour la petite bretonne perdue dans Paris et qui se débat entre les mâchoires d'un requin, empêchée de sortir, de vivre, ou même d'admirer les tableaux qui la touchent. Hubert réussit à faire de cet album une attaque en règle contre ceux qui estiment que leur "Art" les place au-dessus du commun des mortels. Pour lui, et pour son héros, cette attitude n'apportera finalement que solitude et malheur.

Zanzim, jeune dessinateur prometteur, signe son troisième album. Dans un style qui pourrait s'apparenter à la "nouvelle vague" des Blain, des Tanquerelle ou des Sfar, il tire son épingle du lot par des moments d'une extraordinaire douceur. Les visages, très expressifs, amènent une bonne dose d'émotions, et sa réinterprétation des travaux des artistes "pompiers" est tout à fait réussie.

Poisson Pilote renoue avec sa vocation initiale, celle qui donne leur chance à de jeunes artistes peu connus et, comme c'est ce que cette collection fait de mieux, c'est un succès. Après le très enthousiasmant Miss pas touche, La sirène des pompiers est la deuxième réussite d'Hubert publiée en quelques mois.