Le marquis d'Anaon 4. La Bête

S auvé des eaux comme par miracle, le "marquis d'Anaon", après plusieurs années d'errance, se retrouve enrôlé dans les Dragons du roi pour participer à l'enquête menée sur une bête sauvage qui éviscère les villageois du Dauphiné. Il retrouve dans la troupe son cousin, qui va lui apprendre beaucoup sur lui-même et sur ses facultés de résistance.

La Bête replonge le marquis dans ce qu'il sait faire de mieux : démêler des histoires pas si occultes, où la valeur et le courage font plus que les prières et les incantations. Ce nouvel album prend cependant la forme d'une poursuite assez linéaire, sans jouer sur l'accumulation de suprises, et qui finit de manière assez abrupte. Elle tire son charme de ses personnages hauts en couleurs, mais aussi des révélations sur la personnalité du héros, finalement moins sûr de lui qu'il n'y paraît au premier abord.

Le dessin de Mathieu Bonhomme est l'une des (bonnes) surprises de ces deux dernières années. Dans le plus pur style franco-belge, mais loin des rondeurs du gros-nez, ce jeune dessinateur au trait nerveux travaille pour le bonheur des yeux, et l'intégrale en noir et blanc de la série l'avait montré de façon éclatante. Mais la beauté des planches de la série doit aussi beaucoup aux couleurs de Delf qui, sans étouffer le dessin, lui apporte une touche personnelle excellente.

Un bon tome 4, avec un scénario solide et un graphisme de toute beauté. Que demander de plus ? Ah, si, la suite, m'sieurs Vehlmann et Bonhomme ! La suite, m'zelle Delf !