CH Confidentiel 1. Nom de code: Pandore

U n sommet de l'Organisation Mondiale du Commerce ne va pas sans susciter de grandes tensions. Pour la Brigade des Enquêtes Réservées, l'équivalent suisse du FBI, le moment est grave : surveillance accrue des écoutes téléphoniques, analyse des e-mails, recoupements des infos dealées par les indics, tout est passé au crible. C'est ainsi que les membres de la B.E.R. contactés par Interpol Rome, repèrent un container, stocké au port franc de Genève. Après vérification, ce dernier s'avère appartenir à Benitez Corp. , une société-écran de Genève, dont la principale activité consiste à importer des produits toxiques et explosifs.

Après la lecture, le lecteur peut être sûr d'une chose : Ceppi n’a rien fait pour l'aider à comprendre son histoire. En effet, quand on y regarde de plus près, l'histoire de CH Confidentiel aligne tellement de défauts en matière de mise en scène qu'elle en devient parfois illisible. Par exemple, les douze premières pages ne sont qu'une suite ininterrompue de scènettes n’ayant de prime abord aucune relation entre elles. Dans le même ordre d'idées, toutes les informations délivrées au cours de l’intrigue sont mises en avant de la même manière : il est dès lors fort difficile de distinguer l’essentiel du superflu. Enfin, le scénariste n'organise, à aucune occasion, des moments de pause, permettant au lecteur de faire le point.

Ce dernier se trouve donc dans l'obligation de mener sa propre enquête sur l’album : analysant chaque page et chaque intervention des personnages, il doit trier les renseignements qu’il reçoit, les recouper et en tirer les conclusions qui s’imposent, tout en espérant que celles-ci soient les mêmes que celles de l’auteur. Si ce problème a une conséquence inattendue mais somme toute positive, à savoir de mettre le lecteur dans la peau d'un enquêteur confronté à une masse d'informations, il n’en reste pas moins que ce problème évident de mise en scène gâche singulièrement le plaisir la lecture, le lecteur devant parfois revenir plusieur fois en arrière afin de bien comprendre les relations entres les protagonistes et les évènnements de l'enquête. Cet état de fait est d’autant plus dommage que l’intrigue de Ceppi avait l’air bien ficelée.

Quant au dessin, le trait réaliste de l'auteur est correct sans être extraordinaire. On regrettera néanmoins le manque de constance dans le rendu des personnages, un comble quand même pour un auteur ayant une fameuse expérience du métier.

On ressort donc de la lecture avec un avis très mitigé sur cette nouvelle série. On sent que Ceppi disposait d’une intrigue de qualité, basée sur une connaissance poussée du monde du renseignement et du terrorisme international. Malgré cet impressionnant travail de recherche, Ceppi échoue sur la ligne d’arrivée à cause d’un manque d’attention dans la structure de son intrigue.

On ne doit pas prendre le lecteur pour un imbécile mais parfois, un peu d’aide est la bienvenue.

Moyenne des chroniqueurs
3.5