6666 2. Civis Pacem Parabellum

L a Terre a depuis longtemps oublié les guerres de l'apocalypse. Les humains ont colonisé le cosmos et de nouvelles civilisations sont apparues. Après de lourds combats, les colonies terriennes ont gagné leur indépendance, confinant la Terre à son système solaire.

Après avoir pansé ses plaies, la planète bleue repart à la conquête de son Empire et pour ce faire, l’Eglise n’hésite pas à cloner Carmody, le pape de l’apocalypse, afin qu’il prenne le commandement des armées terriennes. De son côté, le Reich galactique a réussi à ressusciter son ancienne ennemie Lilith. Rien ne pourra empêcher le plus grand affrontement de tous les temps, si ce n’est cette perturbation au fin fond de la galaxie…

La série mère (666) n’avait jamais été un exemple de finesse tant elle semblait servir de prétexte aux auteurs à lâcher sans honte des blagues du pire humour de régiment et à dessiner des succubes à faire damner le plus vertueux des papes. Malgré cela (ou pour cela ?), on se laissait facilement prendre au plaisir de mettre ses neurones en berne.

Avec 6666, les auteurs font le pari que s’ils reprennent les mêmes ingrédients, ils produiront une série du même acabit et susciteront donc ce même plaisir masochiste chez le lecteur. Cette nouvelle série reprend, en effet, le même humour potache, la même violence déjantée et les mêmes formes anatomiques, mmm…intéressantes. 6666 profite également d’une claire progression du trait de Tacito et de couleurs nettement plus enjôleuses, le dessinateur s’en donnant à cœur joie dans des dessins sur une ou deux pages.

Malgré tous ces bons points, la sauce a du mal à prendre notamment à cause du manque fondamental d’originalité par rapport à la première série. De plus, certaines planches de Tacito laissent à désirer, le manque de détails étant parfois à la limite de l'indigence. Les auteurs, en font-ils trop ou pas assez par rapport à la série mère ? Ou alors sont-ce les lecteurs qui ont évolué ? Ou plutôt, cette série ne sent-elle tout simplement pas le réchauffé ?

Un peu des trois certainement…

Moyenne des chroniqueurs
5.0