Œil de Jade 1. La mort de l'intendant Lo

L a Chine de la fin du XIIIème siècle, placée sous l'autorité de la dynastie des Yuans. Ancien soldat, Wang s'installe, avec difficulté, au service de la justice dans un coin reculé où personne ne l'attend et où tout le monde se méfie. Son premier travail concerne un meurtre énigmatique : l'intendant Lo, homme respectable et respecté, est tué dans les circonstances plus que mystérieuses. Wang commence une difficile enquête. D'autant que l'ombre inquiétante du légendaire et sanguinaire brigand Tigre Blanc plane sur la région…

Généralement, les séries historiques nous avaient habitué à des histoires privilégiant la description de l’époque (décors, évènements, langage, mentalités, etc.) plutôt que l’action proprement dite (déroulement de l’intrigue et rendu du mouvement). Or dans cet album, c’est tout le contraire. Respectant la marque de fabrique de la collection Dédale chez les Humanos (enquête sur un meurtre dans une époque passée), cette série privilégie son intrigue et ses personnages, la description de la Chine impériale passant au second plan.

L’intrigue, point fort donc de la série, a parfois tendance à se ralentir, certains passages s’étalant en longueur sans que des informations supplémentaires ne soient fournies quant à la résolution de l’enquête. Malgré ce petit problème de rythme, l’atmosphère générale spécifique aux enquêtes policières est parfaitement rendue, le lecteur se retrouvant, tout comme le héros principal, dans l’incertitude la plus totale concernant les possibles coupables. La description, tout en finesse, de personnalités plutôt floues (en premier lieu celle de l’enquêteur), louvoyant entre honorabilité et corruption, n’est certainement pas étrangère à la qualité du récit.

Le trait d’Emanuele Tenderini est assez étonnant. Sa colorisation, surtout, surprendra le lecteur enprivilégiant des couleurs pastelles et non-réalistes (comme le mauve). Son dessin et ses couleurs soutiennent très adroitement les dialogues et le déroulement de l’intrigue. On regrettera néanmoins le manque de détail et parfois même l’absence de décors. De plus, quelques scènes d’actions et visages souffrent de certaines approximations.

Finalement, La Mort de l’Intendant Lo est album agréable qui, bien que basé sur une approche artistique originale et démontrant de nombreuses qualités, n’en est pas moins exempt de toutes critiques. C’est donc avec un a priori positif que l’on attendra le second tome.

Moyenne des chroniqueurs
5.5