Fou de toi / Cœurs à louer 1. Jamais deux sans trois

I talie, XXIème siècle. Une bande de jeunes branchés se croise et se recroise, entre histoires d'amour ratées et expositions d'art contemporain. Trois d'entre eux, deux garçons et une fille, décident de partir en vacances en Bretagne, pour voir une éclipse. Mais leur voyage fera une escale imprévue à Paris.

La télévision nous a habitués à des histoires niaises, à base de qui couche avec qui et de ribambelles de noms qui perdent l'auditeur, même attentif. Mais nous avait-elle réellement préparés à Coeurs à Louer ? On comprend vaguement dans ce premier tome que Untel aime Unetelle, qui elle préfère Machin, qui lui ne sait pas choisir entre ses deux amis. De toutes façons, il n'y a visiblement rien de plus à chercher tant le scénario, qui pourrait amener des situations originales ou une réflexion intéressante, stagne dans la médiocrité la plus absolue. Les personnages sont transportés de ville en ville sans aucune transition, leurs discussions creuses ne font avancer en aucun cas une histoire qui aurait pu avoir le piquant, au moins, de l'érotisme, mais qui reste du domaine de la bluette pour pré-adolescents du samedi après-midi.

Et le dessin ne rattrape rien. Les personnages, sous un semblant de réalisme, paraissent extraits d'un jeu vidéo d'il y a quelques années, de par leur schématisme, leur géométrie et leurs expressions figées. Les couleurs saturées sont du même niveau, agressives, informatiques dans l'acception la plus désagrable du terme. L'ensemble donne des planches d'une rare laideur, et d'un mauvais goût achevé, dont le découpage pseudo-moderne ne parvient pas à cacher l'indigence.

La couverture annonçait un album quelconque, avec une pointe d'érotisme. Mais à la lecture, Coeurs à Louer se révèle réellement mauvais, à tel point qu'on en arrive à se demander comment un éditeur peut rééditer ce genre bande dessinée, sortie à l'époque chez Vertige Graphics sous le titre Fou de toi. A éviter donc.

Moyenne des chroniqueurs
2.0