100 âmes 2. Victimes

A ngie, dont la grossesse demeure un mystère, décroche peu à peu de la réalité. Au cours d’une promenade elle rencontre un jeune garçon, Andréa, qui semble connaître plus de choses qu’il n’y laisse paraître. Pendant ce temps les deux colocataires de la jeune femme découvrent un mystérieux couteau qui n’est pas sans rapport avec les rites démoniaques.

L’angoisse inhérente à cette série est désormais bien installée dans ce deuxième tome. Le dessin aux mélanges de clair-obscurs, de contre-jours et de lumière aveuglante y est pour beaucoup. On sent que chaque scène est travaillée et découpée à la manière d’un film, les références des auteurs au genre cinématographique y sont omniprésentes. Peut-être un peu trop d’ailleurs. On retrouve les deux héroïnes confrontées au mystère mais qui ne semblent pas s’en émouvoir, les recherches chez le bouquiniste proposant une mine d’or d’ouvrages disparus, le petit garçon silencieux et clairvoyant, ou encore la clinique abandonnée où un drame s’est sans doute joué. Malgré tous ces stratagèmes bien rodés, l’intrigue n’avance guère dans Victimes. On a du mal à croire au sang-froid des jeunes femmes face aux meurtres et à l’horreur des apparitions démoniaques, ainsi qu’à leur caractère bien trempé mais peu probable. Difficile aussi de s’y retrouver dans les scènes où les démons viennent s’immiscer au milieu de l’intrigue, peut-être manque-t-il la musique appropriée ?

Cette série donne pourtant l’impression que les auteurs savent parfaitement où ils veulent en venir, contrairement au lecteur. L’histoire complexe et angoissante aboutit à un livre purement orienté vers l’ambiance, que l’on apprécie dans un film comme Sixième sens mais qui a du mal à convaincre dans le cas de 100 âmes. Une trilogie qui gagnera certainement à être lue dans son intégralité, plutôt que par épisodes.

Moyenne des chroniqueurs
4.5