Mister President 2. En voyage

I l revient, et il est content. Normal, il a été réélu pour quatre ans chef suprême de la plus grande puissance mondiale et occupant du Bureau Ovale de la Maison Blanche (pour des précisions sur ces lieux aux noms si poétiques, reportez-vous au premier tome). Pour son second mandat, Mister President sera sur tous les fronts. A l'international, il lui faudra se rabibocher avec les mangeurs de grenouilles, rapatrier la dépouille de Yasser Arafat en Palestine et aider les cardinaux à choisir un nouveau pape. Sur le plan national, il devra lutter contre l'obésité galopante avec des solutions adaptées : parachuter tous les gros en Laponie, par exemple. « Là-bas, avec des parkas, ils passeront inaperçus... », estime le dirigeant du Monde Libre™. Et puis il y a quelques affaires personnelles à finir de régler, notamment avec la stagiaire, Miss Leschwinsky. Mais de toute façon, quand on porte des santiags en peau de banane, c'est qu'on ne craint pas les dérapages !

En plus des dialogues savoureux entre un président crétin (mais très sûr de lui-même) et ses conseillers consternés, on trouve dans ce livre différents jeux (idiots) à construire soi-même, des dossiers certifiés authentiques à propos des grands de ce monde (Charles De Gaulle, Yasser Arafat, Bill Gates et Daniel Guichard), et toute une variété de fiches "Le saviez-vous ?" sur la méthode Assimil, le Velcro, le musée Grévin, le conclave du Vatican, la Laponie ou, pour rester en Amérique, l'obésité et les pratiques religieuses... Bref, quantité d'anecdotes cocasses* pour briller en société.

René Pétillon, dans L'enquête corse ou dans L'affaire du voile, réussit à développer des intrigues à la fois parodiques et cohérentes, et cette cohérence en fait toute la force satirique. Avec Mister President Clarke, pour sa part, recourt plus volontiers à l'absurde. S'il se base sur des personnages réels ou des éléments d'actualité, c'est pour s'en distancier aussitôt en partant dans le délire. En conséquence, son portrait des présidents américains (et de George W. Bush en premier lieu), est comique (exemple : « Nous avons dû retirer de la circulation les timbres à votre effigie. Les gens crachaient du mauvais côté... ») mais pas spécialement mordant.


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* les amateurs du genre se tourneront vers Les miscellanées de Mr Schott (aux éditions Allia) et surtout vers les quatre tomes de L'encyclopédie du dérisoire de Bruno Léandri (Fluide Glacial).

>> Chronique du premier tome

Moyenne des chroniqueurs
4.8