Lincoln 4. Châtiment corporel

O n avait quitté Lincoln en agent préposé à la circulation, sans bien comprendre sa passion soudaine pour la police (la nostalgie des vaches, peut-être ?). Eh bien il avait un plan de carrière. Le revoilà cinq ans plus tard, en lieutenant ripou et magouilleur. Il a pris encore plus de bide que de galon, et ses affaires (détournement de fonds, corruption, trafic de stupéfiants, proxénétisme...) tournent rond. Jusqu'au moment où le cow-boy se fait prendre la main dans le sac. Après un procès mémorable, un tribunal le condamne à 200 ans de prison...

Toujours aussi enthousiasmante, cette série made in Jouvray (Olivier au scénario, Jérôme au dessin, Anne-Claire à la mise en couleurs). Avec Lincoln en bagnard à costume rayé, c'est le grand retour aux ambiances western, qu'on avait momentanément abandonnées dans le tome 3 urbain et empreint de modernité. Ce qui en fait le charme ? Un humour ravageur, des dialogues cyniques pleins d'une gouaille à la Audiard (« Quand on sait pas d'quoi on cause, faut fermer son claque-merde ! »), des situations inattendues et iconoclastes servies par un dessin comique et spontané qui, c'est nouveau, utilise les crayonnés bruts pour ne rien perdre en naturel.

Au début de la saga, Dieu a rendu Lincoln immortel pour lui prouver que la vie a de bons côtés. Depuis ce jour, Lincoln ne cesse de se faire tabasser, humilier, noyer ou tirer dessus. Son caractère est toujours aussi épouvantable, mais il faut voir ce qu'il subit ! Et ce n'est pas prêt de s'arrêter : de même qu'on n'a jamais vu une aventure de Lucky Luke sans démonstration de son habileté au six-coups, une belle immortalité toute neuve, faut bien que ça serve, sinon à quoi bon ?


Pour en savoir plus :
>> expo et interview des auteurs
>> Chronique du tome 3 : Playground
>> Site officiel