Caroline Baldwin 12. Le Roi du Nord

A près la tentative d’assaut des forces spéciales de la police sur le pont de chemin de fer, l’incendie qui a suivi a déclenché une complète pagaille. Les indiens rebelles ont profité du cafouillage pour fuir par le fleuve à la nage. Caroline et Gary sont sceptiques devant ces événements et sentent le coup fourré. Alors que la jeune enquêtrice tente de faire son rapport à Nohad Yared au sujet de la recherche du père de celle-ci, Gary part pour Montréal pour essayer d’en savoir plus auprès de ses confrères canadiens.

Le Roi du Nord clôt ce mini-cycle québécois des investigations de Caroline Baldwin. Après la fin haletante du précédent tome, l’histoire se pose un peu et on assiste à une mise au point : ce qu’on pouvait supposer à la lecture de Etat de siège, se confirme ici lorsqu’on fait la connaissance des véritables acteurs de ce sac de nœud. Pourtant, dès le deuxième tiers de l’album, l’action reprend de plus belle. Le rythme soutenu est dû aux nombreux rebondissements, aux échanges téléphoniques des protagonistes des deux camps, mais aussi à la double enquête menée par Caroline.

En définitive la question indienne est de nouveau peu abordée, on entend à peine parler à la radio de soulèvement des réserves. Il est étonnant que malgré le fait que son héroïne soit de sang indien, André Taymans ne se penche pas plus sur les problèmes de son peuple. On peut probablement l’expliquer par la volonté de l’auteur d’être efficace. Et on peut dire qu’il l’est dans le traitement de cette série policière tout à fait actuelle : pas d’anachronisme ni d’incohérence, des décors réalistes et discrets, des personnages assez originaux aux personnalités suffisamment mystérieuses pour être captivantes puis enfin, une intrigue tracée au cordeau.

L’auteur livre de nouveau un excellent album, dévoilant encore un aspect de la personnalité de la jeune femme, écartelée entre la passion de son métier, sa condition de métisse et sa relation sentimentale assez floue avec Gary. On est loin de la Caroline qui se soûlait au whisky et qui rencontrait ses partenaires dans les bars !

Moyenne des chroniqueurs
6.5