Smoke 1. La main de Caïn

D ans un Royaume-Uni en pleine débâcle, proche de la banqueroute nationale, un accord avec l'OPEP se précise. Il était grand temps, car le pays est au bord de la pénurie de pétrole. Mais voilà que le président de l'OPEP se fait kidnapper par une organisation terroriste assez folklo, la "brigade du droit à la beauté", une escouade d'obèses psychopathes. De quoi faire flamber les cours ! Parallèlement, Rupert Caïn, un "nettoyeur" au service du gouvernement, est en pleine crise existentielle depuis le décès du colonel Tim (à la fois son chef, son ami et son ex-futur-beau-père potentiel). Il a décidé de mener l'enquête, quoi qu'il en coûte… Il en coûtera bien plus qu'on n'imagine !

Alex De Campi, ancienne journaliste et analyste financière, suit un parcours qui rappelle celui de Jean Van Hamme. A 31 ans, elle a plaqué sa carrière internationale pour se consacrer à sa passion, l'écriture de bandes dessinées. Smoke, son premier projet, s'est révélé suffisamment séditieux et original pour attirer l'attention d'Igor Kordey, dessinateur aguerri ayant œuvré pour DC Comics (avec Batman Tarzan, saga qui met en parallèle l'homme chauve-souris, justicier de la nuit et l'homme-singe, seigneur de la jungle) et pour Marvel (différents épisodes des X-Men…), bref une pointure.

Sur le fond, il s'agit d'une trame politico-financière avec complots et manipulations d'une organisation secrète (la routine habituelle, quoi !)… mais avec de belles réparties et une quantité de petits détails qui vont de la provocation insolite (notamment des publicités, dont la G-card : "Dépensez ! Vos enfants paieront !") jusqu'au politiquement très incorrect (his Majesty le roi d'Angleterre, est un junky on ne peut plus dépravé). Dominé par l'action explosive et une violence trash exacerbée, le scénario de Smoke cultive également une certaine forme de cynisme subversif et un humour d'une noirceur de pétrole.

Moyenne des chroniqueurs
6.3