Orso 1. Le serviteur du Drac

O rso, c’est le dernier de la famille. Passionné de jeux vidéos et de e-sport, il est un peu la pièce rapportée. Ça ne le gêne pas plus que ça, tant qu’il peut finir ses parties. Par contre, ses parents et ses grands-parents n’arrêtent pas de le comparer à sa grande sœur, la «parfaite» Mila et ça commence à lui taper sur les nerfs. Là, ce sont les vacances et il va passer l’été chez papy et mamy, à la campagne. Pire encore, ces derniers sont amateurs de folklore et de légendes… Cette ambiance vieillotte ne va pas l’aider à améliorer ses scores et se faire inviter par le Kight Team.

À partir d’un canevas très classique (malédiction, quête, révélation), Nathalie Dargent a imaginé un album pétillant, à défaut de détonner. D’un côté, Le serviteur du drac, premier tome d’Orso, rassemble tous les éléments traditionnels du conte fantastique contemporain, sidekicks animaliers y compris. Le jeune lecteur est donc en terrain familier. Par contre, dès les premières pages et sans sortir des scènes attendues, la scénariste a pimenté son récit de petits décalages très bien pensés. Ces déviations, qui ne changent pas grand-chose au fond de l’affaire, apportent cependant un véritable plus et quelques surprises lors de la lecture. Pour le reste, il s’agit d’une œuvre grand public baignant dans la bonhommie et au cœur de laquelle chaque péripétie apporte son lot de messages et de morales (respect, courage, responsabilité).


S'appuyant sur un approche visuelle entre cartoon et manga, Matthieu Chevallier rend une copie également très agréable. Mise en page aux cadrages serrés, un vrai sens du mouvement, ses planches se détaillent avec aisance. Idem pour les couleurs d’Amélie Venuta, bien posées, celles-ci habillent parfaitement cette fable mêlant aujourd’hui et passé. Le seul bémol qui vient à l’esprit est la manière dont les monstres – le drac du titre, en particulier – est animé. Un «méchant», ça doit faire peur, pour de vrai. Dans le cas présent, ce n’est pas le cas. Trop humanoïde malgré ses cornes, il ressemble beaucoup trop à un acteur en costume pour être vraiment effrayant.

Variation intéressante autour des stéréotypes obligatoires de ce genre de série, Le serviteur du drac devrait enthousiasmer les lecteurs dès 8 ans. Suite au prochain épisode !

Moyenne des chroniqueurs
6.0