L'Âge d'eau 2. Seconde partie

S ur les traces du chien bleu, guide mystérieux, la route conduit jusqu’à Jeanne, mère de Hans, désormais aux prises avec les forces de l’ordre venues déloger les derniers habitants vers des zones asséchées. Son lien viscéral avec les plantes devient arme et refuge. Dans le même temps, Vinee cherche à limiter les conséquences des agissements de son père, tandis que Gorza et Hans s’engagent dans la recherche d’un enfant disparu ; le chemin offrira des rencontres inattendues. Ces trajectoires parallèles dessinent un monde vacillant, où chaque geste devient acte de résistance et d’espoir.

Benjamin Flao mêle trait et narration dans une symbiose totale. L’aquarelle s’étend comme une respiration, révélant un univers mouvant, fluide et vibrant. Les paysages alternent entre immensités sauvages, ruines englouties et scènes d’action, toujours portés par une maîtrise absolue de la couleur et du rythme. Chaque planche, entre peinture et sculpture, capture la lumière avec une précision hypnotique : l’eau semble réelle, les rides de Jeanne presque tangibles, les poils du chien prêts à frémir. Le dessin ne se contente pas d’illustrer, il prolonge le récit, l’amplifie, pour l’élever à la poésie. Ce second tome, ultime étape du voyage, redonne souffle et confiance. Face aux dérives d’un pouvoir utilisant les catastrophes naturelles comme prétexte pour contrôler sa population, s’affirme la force tranquille de la solidarité. L’angoisse du premier volume cède ici la place à la magie, à la possibilité d’autres chemins, à la douceur d’une résistance partagée.

Témoignage d’une inquiétude lucide et d’un espoir tenace, L’Âge d’eau s’impose comme une œuvre d’une grande sensibilité, offrant un rappel puissant : L’eau est un miracle, la mémoire de ce monde, le commencement et la fin, invitant à l’émerveillement tout en mesurant la fragilité du monde.

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Moyenne des chroniqueurs
7.3