Mickey et Cie (collection Disney / Glénat) 19. Picsou et les bit-coincoins
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rame à Donaldville, Picsou n’est plus le canard le plus riche de la planète ! Non pas que son or ait disparu, non, ne parlez pas de malheur. Simplement, un nouveau multi-miziardaire fait les manchettes : Carsten Duck. Et d’où vient cette richesse subite ? Des crypto-monnaies. Késako des crypto ? À l’image de son oncle, Donald n’en sait pas plus et propose d’aller voir Géo Trouvetou. Ce dernier est toujours au fait des dernières inventions. En effet, il en connaît pas mal à ce sujet puisque c’est lui qui a aidé Carsten à faire ses premiers gains ! Même s’il a perdu sa place de number one, Picsou sait voir les opportunités et décide de contre-attaquer. Outre Donald, il s’entoure de Fifi, Loulou et Riri (devenus des influenceurs) et débarque sur les réseaux sociaux. Depuis son repère, Carsten Duck remarque immédiatement ces manœuvres et, lui aussi, met en branle un plan afin de rester au sommet du classement Forbes…
Sur le papier, l’idée de Jul de se faire rencontrer la thésaurisation à l’ancienne et la nouvelle finance semble excellente. Y associer les nouvelles technologies et plonger le monde disneyen dans le XXIe siècle est également très tentant. Surtout que les scénaristes précédents de la collection avaient plutôt misé sur la nostalgie et la fantaisie pure. Cela dit, il y avait peut-être une bonne raison à cette volonté d’éviter l’époque et les modes actuelles. En effet, Picsou, comme le reste de l’univers Mickey, n’est pas une copie carbone à grandes oreilles (ou à palmes) de notre société et, si des ressemblances existent, les règles qui le régissent sont très différentes du nôtre. Transposer frontalement les préoccupations terrestres à Donaldville est impossible. Les personnages sont dénaturés et perdent une partie de leur naturel, tandis que les situations et les problématiques, trop éloignées, ne fonctionnent pas vraiment. En résumé, l’intrigue et les développements de Picsou et les bit-coincoins sont continuellement forcés et «font» artificiels. Cela est d’autant plus dommage que l’humour est omniprésent et que le rythme s’avère soutenu et entraînant.
Pour sa troisième incursion chez Mickey et Cie, Keramidas rend une copie acceptable, quoique nettement moins inspirée que pour Mickey’s Crazest Adventures et Donald's Happiest Adventures. Trait inégaux par moments et décors plus limités se font remarquer. Rien de très grave, la lecture est plaisante, mais elle manque parfois de punch ou d’étincelle.
L’exercice était difficile et le résultat en demi-teinte ne surprend pas. Picsou et les bit-coincoins fait globalement le job, mais comme Jul n’est pas arrivé à se fondre totalement dans l’univers Disney, une impression de pièce rapportée demeure tout au long l’album. Dommage.
3.0



