Absolute Batman 1. Le Zoo
G
otham City. Depuis quelques mois, le taux d’homicides explose. Un nouveau gang sévit dans les rues, s’en prenant aux passants au hasard : les « bêtes de soirée ». Coiffés de masques en forme de crâne noir, ils attaquent avec brutalité et sèment la terreur dans toute la ville. Alors que de plus en plus d’innocents se font massacrer chaque jour, la population commence à gronder et James Gordon, ancien flic et maire de la ville, est acculé face à une opposition véhémente.
Oubliez tout ce que vous savez sur l’univers de Batman... ou presque. Dans Absolute Batman, toutes les cartes sont redistribuées. Bruce Wayne n’est pas un millionnaire beau gosse qui fait la une de la presse people. Fils d’enseignant, il a grandi dans un milieu modeste, dans les quartiers pauvres. Pas de manoir, pas de majordome, pas de rente à mettre au service d’une cause juste. Certaines similarités avec la mythologie habituelle perdurent néanmoins. Le jeune Bruce a bien vécu l’horreur de la perte d’un parent, son père ayant été tué dans une fusillade qui éclata au zoo, en pleine sortie scolaire. Sa mère, en revanche, est toujours en vie et investie dans la vie politique locale, comme adjointe au maire, Jim Gordon. À l’image du personnage-titre, les autres protagonistes habituels ont aussi des rôles différents dans cet univers alternatif : Alfred Pennyworth est agent du MI6, tandis que Edward Nygma, Harvey Dent ou encore Oswald Cobblepot sont les potes d’enfance de celui qui va devenir l’homme chauve-souris.
Snyder sait incontestablement gérer son rythme. Chaque chapitre, qui correspond à un épisode paraissant mensuellement en kiosque en version originale, est l’occasion de nombreux rebondissements, dans la pure tradition des comic books. La lecture s’en trouve agréable et réellement divertissante tout en proposant une approche intéressante de la psychologie de Bruce Wayne. Le tableau est, malheureusement, assombri par certains choix bien moins judicieux. Exagérément – et donc inutilement – violent, le récit est même, parfois, à la limite de la caricature. Car Nick Dragotta met en images un Batman ultra badass, mesurant plus de deux mètres et dont chaque bras fait allégrement le diamètre de trois cuisses d’une personne normalement constituée. Un peu de ridicule pointe même le bout de son nez lorsque, en plein combat, le « bat-écusson » (qui est apposé sur la poitrine du chevalier noir) est transformé en gigantesque hache ! Finalement, si les bonnes intentions sont nombreuses, il y a matière à se demander si l’histoire complète n’est pas qu’un prétexte à multiplier explosions et profusions de combats et de sang.
Plutôt plaisant et bâti à partir d’une idée qui pique la curiosité, le premier tome d’Absolute Batman se révèle finalement assez frustrant et laisse difficilement entrevoir que cette série puisse devenir un incontournable du super-héros. La suite le dira…
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6.0



