Sid Cooper
C
omme si la perte de sa mère ne suffisait pas, Sid est envoyé par son père dans un pensionnat jusqu'à la fin de l’année scolaire. Et quelle école ! Un vieil établissement tout moisi, situé au milieu de nulle part et aussi lugubre que chancelant. Il faudra s’y faire. Peut-être qu’il rencontrera de nouveaux amis, qui sait ? En tout cas, le «Fléau» n’épargne non plus pas ce coin de la Frangleterre. Les effets de la propagation anarchique des ronces géantes et tentaculaires sont plus que visibles, une partie des bâtiments a même dû être condamnée.
Deuil + apocalypse + Harry Potter, le tout sous un air de punk rock.
Pour sa première BD, Pendragon ne réinvente pas la roue et a imaginé un scénario initiatique classique sur le fond et totalement explosé dans sa forme. Une bande d’ado aux caractères bien trempés doit d’abord apprendre à se connaître, avant d’affronter une menace aux ramifications globales. L’ensemble se déroule en mode huis clos, derrière les murs (lézardés) et dans une ambiance néo-gothique post-moderne. Découvertes, épreuves diverses, acceptation de l’autre et moments-chocs, la lecture se déroule à vitesse grand V et n’est pas dénuée d’un humour destroy à cœur.
Manga, cartoon et un soupçon de jeux vidéo, sans oublier l’ombre invisible de Brian O’Malley (Scott Pilgrim), la mise en images ne dépote pas moins et fait même tourner la tête par moments. Ça n’empêche pas le dessinateur de très bien tenir sa barque. Le récit avance constamment, s’enrichit et apporte son lot de surprise et de rebondissements.
La playlist qui envoie du lourd fournie dans le rabat de l’album annonce la couleur, le contenu de Sid Cooper ne déçoit pas. Pendragon ne laisse rien passer à ses héros et réalise un premier tome aussi fracassant que respectueux des différents genres qu’il revisite avec une énergie et une générosité de tous les instants. Suite et fin dans le prochain volume.
6.0


