Alva 2. Alva odyssée

A lva, Mini et leur ânesse, Hafir, se la coulent douce au Moyen-Orient, où ils se sont réfugiés. Leur passé ne tarde cependant pas à les rattraper. Ils subissent l’attaque, à coup de missiles, des sbires de Mme Zobel, laquelle a volé la rose de Lazare, un puissant artefact. En quête de la fleur qu’ils souhaitent détruire, ils affrontent successivement des mercenaires, des passeurs, des djinns, des zombies, la terrible Royal Danish Fur, sans oublier l’abrasive mère de la protagoniste.

Odyssée est le deuxième tome de la trilogie Alva. Le récit, signé Aksel Studsgarth, est mené tambour battant et un rebondissement n’attend pas l’autre. L’imagination est débridée et une certaine euphorie émane du projet. Toutefois, objectivement, le fil narratif se montre difficile, voire impossible, à suivre. Le lecteur se sent ballotté comme un canard en plastique au cœur du maelstrom. Vers la deux-centième page, des bribes d’explication sont offertes, mais c’est trop peu, trop tard.

En fait, pour prendre plaisir à cette lecture, le bédéphile doit signer un pacte avec l’auteur, accepter que pendant plus de trois cents planches, ce sera un peu n’importe quoi et qu’il n’a d’autre choix que de se laisser bousculer, sans poser de questions.

Le dessin de Daniel Hansen rappelle celui de Zérocalcare. Visiblement réalisé dans une forme d’urgence, il s’en dégage un réel dynamisme. L’artiste maîtrise l’art du rythme, et peut-être en abuse-t-il. Les illustrations apparaissent sommaires et les cases, souvent dénudées, malgré leur grande taille et une généreuse application d’encre noire. Pour tout dire, la facture graphique ne nourrit pas le lecteur, lequel finit par rapidement tourner les pages, au rythme de cette histoire endiablée.

Une aventure ébouriffante, qui n’est pas dénuée de qualités ; elle gagnerait néanmoins à être resserrée. L’éditeur aurait du reste pu venir en aide à son public en lui proposant un résumé du volume initial.

Moyenne des chroniqueurs
6.0