Sky-Doll 3. La ville blanche

F rida Décibel : « Comme vous le savez, hier encore, nos courageux missionnaires étaient sur la planète Aqua, le cœur sacrilège d’une hérésie qui menaçait de contaminer le cosmos tout entier ! Mais nos héros, forts de leur foi et guidés par la lumière de la divine Ludovique sont parvenus à extirper le Mal, en éliminant les Aliens hérétiques et en asseyant la suprématie de la Sainte Eglise de Ludovique… ALLELUIA ! »
Roy et Jahu, les brillants héros qui ont mené à bien cette mission sont donc attendus pour participer à l’émission évènement en l’honneur de la Papesse et présentée par Frida Décibel. Pourtant minutieusement préparé, le show télévisuel devra faire face à la mauvaise humeur et l’hostilité des deux principaux invités. Au même moment, la Guerre Sainte opposant les adeptes de Ludovique à ceux d’Agapé éclate à Johanna, la Ville Jaune. Et Noa ? Elle est au centre de toute l’histoire et commence à en prendre conscience…

À l’origine, ce tome devait conclure le cycle des papesses. Finalement, les auteurs ont décidé de s’accorder plus d'espace pour finir en beauté. Nous pouvions craindre alors un certain remplissage qui mise essentiellement sur des qualités esthétiques, et bien non. Tout est au service de l’histoire et des nombreuses critiques à l’encontre de notre société : la religion, la société de consommation et la télévision en prennent pour leur grade. La Ville Blanche constitue en quelque sorte un album-clé pour la suite de l’aventure. Les révélations pleuvent, la Guerre Sainte est enfin en marche, Noa est confrontée à des choix décisifs en rapport avec son passé, tandis que Roy et Jahu rejettent leur nouvelle notoriété. Les personnages prennent également de la consistance, notamment l’héroïne en proie à des doutes et à une certaine mélancolie dans les dernières planches.

Tout a déjà été dit sur l’aspect purement graphique de la série qui pourrait justifier à lui seul la lecture, si ce n’est son achat. Alessandro Barbucci fait une fois de plus des merveilles et nous ne pouvons qu'admirer l’esthétisme et la maîtrise de son trait. N’oublions pas bien sûr les couleurs de Barbara Canepa qui participent en grande partie à ce régal visuel. Elle a opté pour un traitement 100 % informatique pour cet album et le résultat est bien plus lumineux tout en restant aussi chaleureux que sur les deux autres..

L’année 2006 commence de bien belle manière. Sky-Doll ne déçoit pas et marque un peu plus l’univers du neuvième art de son empreinte, en attendant un quatrième tome que l'on espère de qualité au moins équivalente.