Messire Guillaume 1. Les contrées lointaines

L e jeune Guillaume ne peut se résoudre à croire à la mort de son père, de plus il ne supporte pas l’arrogance de son beau-père, messire Brifaut. Aussi lorsque sa sœur Hélis disparaît de manière inexpliquée, il décide de partir à sa recherche, au grand dam de sa mère. Avec pour seul bagage une besace pleine du matériel de son père, herboriste pratiquant la magie blanche, il fera route seul à travers la région dangereuse et se liera d’amitié avec un surprenant chevalier.

Gwen de Bonneval (par ailleurs dessinateur de Samedi et Dimanche sous le nom de Gwen) entame ici une nouvelle série aux multiples facettes. Messire Guillaume se déroule au Moyen Âge et s’apparente tout d’abord à une série historique. Pourtant, on entre assez rapidement dans l’action et le côté dramatique s’intensifie peu à peu. D’ailleurs, à l’occasion des rêveries de Guillaume, la narration prend une tournure surnaturelle et très surprenante. On comprend que le jeune homme profitera de son périple pour se découvrir lui-même, même s’il ne parvient pas à retrouver son père. Le scénariste posséde son sujet et sait parfaitement nous tenir en haleine, sans trop en dévoiler les facettes.

Comme il avait su si bien le montrer dans le voyage d’Esteban, Matthieu Bonhomme est passé maître dans le dessin romanesque. Ses ombres portées au crayon sont du plus bel effet, le dessin est juste et précis et il est bien relevé par les couleurs douces, et parfois surprenantes comme pour les feuillages, de Walter. Ici le fantastique est à portée de la main et l’artiste maîtrise parfaitement le passage des scènes de combat à celles des errances de Guillaume.

Ce premier album qui plaira même aux plus jeunes nous propose un assemblage de médiéval et de fantastique où, un peu à l’image de Kenya, tout paraît bien réel mais où l’on peut verser dans l’extraordinaire simplement en tournant une page.