La quête de l'oiseau du temps 12. L’Omégon

L e temps presse ! Tous les ingrédients nécessaires pour contrecarrer le plan de Ramor et de ses disciples de l'Ordre du Signe sont réunis. Il ne manque plus que le lieu pour accomplir le rituel. Le prince Bodias a trouvé l'endroit idéal : l'Omégon. La mythique Cour de justice des Dieux Anciens se trouve dans les lointaines Terres de la Désolation. Accompagné de Bragon, Mara, Bulrog et Kryll, le souverain de la Marche des Mille Verts se lance dans la dernière étape de ce périple. Pendant ce temps, la Douriaire, principale adepte du dieu maudit, se lance dans une offensive désespérée pour assurer l'emprise de son culte sur Akbar.

Voici enfin la conclusion du second cycle de la Quête de l'oiseau du temps. Le rôle ingrat d'un tome conclusif, censé rattacher les wagons avec la série principale, est toujours délicat à assumer. Il convient d'éviter les solutions faciles, les allusions trop appuyées, les pièges des dénouements évidents ou celui des surprises qui créent une distorsion avec l'œuvre originale... Tant de contraintes condamnent L'Omégon à être décevant. Reste à savoir à quelle hauteur culminera la déception.

D'entrée, ce tome fait écho à L'œuf des ténèbres. Le canevas est assez similaire, ce qui est évidemment logique. Il n'y a pas mille manières de conclure une quête. La réussite de l'entreprise réside dans les détails. Et il faut bien admettre que le métier de Loisel et Le Tendre permet de déjouer les principaux pièges. Le scénario commence par prendre son temps pour traduire de manière paradoxale l'urgence de l'entreprise et la difficulté de localiser les ruines qui accueilleront la graine de folie. La dynamique entre les personnages fonctionne à merveille, entre la rivalité qui oppose Bulrog et Bodias pour séduire Kryll et la relation difficile entre Bragon et Mara, prête à dissimuler sa grossesse à tout prix. Et l'apparition d'un nouveau personnage ajoute un enjeu particulièrement intéressant.

Puis, tout bascule. En quelques planches, les auteurs introduisent alors un coup de théâtre inattendu, et pourtant logique. La tragédie déboule par surprise et chamboule toutes les certitudes. La suite permet alors de replacer les pions de ce vaste jeu d'échecs pour rejoindre La conque de Ramor. Ce dernier tome parvient finalement à concilier à peu près toutes les contraintes. Il s'intègre avec la suite sans lourdeur, il reste fidèle à l'esprit originel sans céder à la facilité d'un deus ex machina. Il est plus qu'évident qu'Avant la quête n'a jamais atteint la force de la série-mère et qu'elle aurait gagné à être réduite d'un ou deux tomes pour éviter quelques longueurs. Elle n'a jamais eu à rougir pour autant. Succéder à un chef-d'œuvre est une gageure. Elle s'en sort avec les honneurs.

Et, maintenant, l'attente pour le dernier opus n'en sera que plus longue.

Moyenne des chroniqueurs
7.3