Daffodil 1. Addio-Colonnello

U ne terrible menace plane sur la petite ville d'Addio-Colonnello... et rien n'aurait pu faire autant plaisir à Roman, jeune garçon fasciné par les vampires. Imaginez débarquer dans votre chambre, parmi vos posters de Bella Lugosi, Daffodil, Globuline et Achille, 3 superbes agents vampires chargés par le Parlement des Lords Vampires d'enquêter sur de bien étranges évènements.
Depuis la tombée de la nuit, les vampires à la solde du Lord renégat, Nosferatu, massacrent à pleins crocs la garde municipale d'Addio-Colonnello. Submergé par les assauts incessants des monstres, le commodore Jerk profitera de l'absence du Mayor pour déclarer la loi martiale lui attribuant les pleins pouvoirs... Enfin !

Autant le dire tout de suite, vous ne trouverez pas dans Daffodil la profondeur dramatique du meilleur Rapaces... Et ce n'est peut-être pas plus mal.
Le scénario développé par Brrémaud est assez efficace et reste suffisament intéressant pour garder le lecteur en haleine, la dernière page tournée. Les nombreuses phases d'action alternent avec une mise en place discrète de l'intrigue. Aussi, le tout donne au récit un rythme syncopé que les plus jeunes risquent peut-être d'avoir du mal à suivre.
Les personnages, quant à eux, même s'ils sont un rien stéréotypés, possèdent assez de charme pour vous faire passer un bon moment. On regrettera tout de même le caractère effacé de l'héroïne principale, Daffodil, bien fade comparée à ses partenaires. Sans doute les évènements futurs lui révèleront-ils un tempérament plus affirmé.
A noter aussi quelques écarts de langage qui desservent un peu la qualité générale des dialogues.

Le dessin de Rigano rappelle beaucoup le style de Barbucci sur Monster Allergy (et pour cause, puisque Rigano est le dessinateur du second tome). Rond, élastique, aux lignes des forces très prononcées, il se prête bien à ce type de récit dominé par une action trépidante, à défaut d'être très original.
Les décors plantent une ambiance légèrement gothique et donc parfaitement de circonstance. L'architecture de la ville est particulièrement soignée, et n'est pas sans évoquer l'atmosphère des films de Tim Burton. La mise en couleurs, de très belle facture, conforte aussi cette plongée dans l'univers sanglant et coloré de Daffodil. Car, même si elle reste destinée à un public relativement jeune, cette série ne s'embarrasse pas de métaphores durant les scènes d'actions et il n'est donc pas rare de voir les têtes tomber. Aussi, autant vous prévenir, Daffodil affiche une violence cohérente et totalement assumée, car comment aborder l'univers des vampires sans verser la moindre goutte de sang ?

A l'image de la collection Start lancée par la série Monster Allergy, Daffodil s'inscrit au final comme un album attrayant par une réalisation de qualité et la finesse de sa mise en scène.

Moyenne des chroniqueurs
6.3