La montagne du Tao La Montagne du Tao

« Avant ma venue en Chine, c’est comme si j’avais toujours marché dans le brouillard. Maintenant, le ciel s’éclaire. »
Shanghai, 1937, Fanny, une adolescente âgée de quinze ans, part vivre, seule, à l’autre bout du monde, où l’attend un partenaire d’affaires de son père. La voyageuse a une épiphanie alors qu’elle découvre le Tao, un savoir empirique amalgamant philosophie de vie et médecine.

Bien que l’auteur, Yohan Coeurderoy Radomski, enrobe son scénario d’une trame narrative, son projet consiste essentiellement à promouvoir la pensée orientale. L’album apparaît lourdement didactique avec de longues pages sur le feng shui, le wushu (un art martial) ou encore l’acupuncture. Le scénariste adopte malheureusement tout, sans jamais remettre en question les enseignements, leurs fondements et, surtout, les résultats.

La portion romanesque se révèle désagréablement binaire. D’un côté, une jeune femme pure, honnête et ouverte à la doctrine. De l’autre, un quadragénaire mesquin, voleur, insensible et persifleur, ne reconnaissant pas les bienfaits des pratiques ancestrales. Bref, le degré zéro de la nuance.

Le dessin au pastel de Lorenzo Chiavini sauve la mise. Son trait, qui évoque celui de Miguelanxo Prado, exprime avec maestria les atmosphères feutrées et les grands espaces. Les visages, bien que généralement minimalistes, traduisent les émotions avec subtilité. Les couleurs en demi-teintes sont pour leur part très réussies ; enfin, chapeau aux jeux d’ombres.

Un petit guide, à destination des personnes en quête de sens.

Moyenne des chroniqueurs
5.0