Il était une fois le jeu vidéo

N és à l’ombre de l’informatique, les jeux vidéos sont devenus un des piliers de l’économie moderne au fil de l’évolution du numérique et des progrès technologiques. Mieux encore, alors que le jeu en général a longtemps été réservé à la sphère de l’enfance, le gaming a su s’émanciper et séduire toutes les strates de la société. Résultat, aujourd’hui, rarissimes sont ceux qui ne manient pas le joystick à la maison ou ne pianotent pas sur leur téléphone entre deux stations de métro. Les Arènes BD ne pouvaient pas laisser ce sujet de côté et ont chargé Jean Zeid et Émilie Rouge de dresser un portrait historique dans Il était une fois le jeu vidéo.

BD-docu classique et sympathique, l’album met en scène le duo d’auteurs – un «boomer» pionnier du 8 bits et une «Z» ayant grandi le nez dans les pixels - alors qu’ils revisitent cette épopée ludique en douze chapitres. Les concepts initiaux du temps où l’ordinateur n’existait pas encore, les ingénieurs bricoleurs des grandes institutions américaines, les premiers codeurs et codeuses, Pong, Pac Man, Mario, l’âge des salles de jeux, puis des consoles, les LAN parties et, finalement, la connectivité totale et l’âge des micro-transactions, sans oublier, c’était inévitable, le retro-gaming et les promesses de l’immersion virtuelle, les principales étapes qui ont émaillé ces dernières cinquante années sont passées en revue, intelligemment résumées et remises en contexte, jargon compris. Le ton rempli d’humour et juste décalé est à relever, les innombrables exemples de jeu aussi. Ceux-ci rappelleront obligatoirement de bons souvenirs aux lecteurs.

Visuellement, le trait de la dessinatrice est avant tout direct et ultra-lisible. Comme c’est souvent le cas avec ce type d’ouvrage généraliste, les illustrations sont là pour soutenir le propos. De plus, même si la pagination est généreuse, la place est comptée et la masse d’informations et d'anecdotes est énorme. Émilie Rouge fait donc le travail, mais ne vous attendez pas à vous ébahir devant les planches. Ici, c’est l’efficacité qui prime et, sur ce plan, le contrat est parfaitement rempli.

Très bon survol d’un domaine passionnant mêlant l’art et les sciences, Il était une fois le jeu vidéo s’avère être une lecture agréable des plus informatives.

Moyenne des chroniqueurs
6.0