Le petit Pape Pie 3,14 2. Arrondit les angles

S uite du pontificat pour Pie 3.14, le prélat de poche imaginé par François Boucq. La Terre est en train de changer de forme et risque de se transformer en cube ? Les racines des pissenlits deviennent carrées et les jeunes ne fréquentent plus l’office du dimanche ? Pas de panique, Pie est là pour trouver des solutions et il est prêt à déployer ses Cardinaux de choc à travers la planète.

Remettre l’irrationnel au goût du jour dans le cœur des villages et du Vatican, telle semble être la mission (sacrée) que le créateur de Jérôme Moucherot s’est donnée dans cette série attachante et délicieusement rétro. Gentillette parodie du catholicisme par l’intermédiaire de gags basés principalement sur l’étirement jusqu’à la rupture de métaphores saugrenues, l’auteur avance en terre connue et déroule ses histoires comme dans les années (A SUIVRE). Déroutant, immanquablement hilarant et toujours déconnant, sans être vraiment méchant, le résultat fait souvent mouche, même si certaines ficelles scénaristiques s’avèrent un peu voyantes. En résumé, Boucq se repose beaucoup, peut-être un peu trop, sur ses acquis. Quand un style est posé et rôdé, il est parfois difficile de continuer à le faire évoluer. Heureusement, l’ensemble est contrebalancé par des dessins à l’encrage léger, presque aérien et une mise en scène carrée, malgré des situations toutes plus délirantes les unes que les autres.

Bien que des airs de déjà-vu et quelques facilités percent ici et là sous la folie et l’absurde, Le petit Pape Pie 3,14 arrondit les angles est une lecture tonique, dotée d’une réalisation graphique du plus niveau niveau.

Moyenne des chroniqueurs
6.0