Yoko Tsuno 31. L'Aigle des Highlands

Y oko et sa tribu séjournent toujours en Écosse, à proximité de Loch Castle et d’une abbaye médiévale. Un soir, à l’occasion d’une sortie anodine, Émilia et Bonnie tombent sur deux moines dans les ruines du bâtiment religieux. Ils semblent effectuer des recherches. À peine le temps de leur adresser la parole qu’une des jeunes filles provoque l’éboulement du vieux mur sur lequel elle se tient, engendrant chute et nuage de poussière. Les deux inconnus en profitent pour disparaître dans un bruit de moteur. Les deux ecclésiastiques ont eu le temps de leur confier qu’ils investiguent sur la présence d’un animal satanique. Quelques questions et réponses plus tard, mettant à jour une légende selon laquelle un aigle géant vivait en ces lieux au 13è siècle, la curiosité de Yoko est suffisamment attisée pour qu’elle active son réseau et se mette en chasse. La machine temporelle de Manyâ va lui permettre de se téléporter en juin 1283. D’autres dévots, un dragon géant et Lucifer en personne l’attendent.

Deux ans après Les Gémeaux de Saturne, album alourdi par un découpage et des dialogues confus, l’infatigable Roger Leloup, quatre-vingt-dix ans au compteur, propose L’Aigle des Highlands, la trente-et-unième aventure de la petite japonaise intrépide. S’appuyant sur des supports ultra usés, moines à mine patibulaire et ruines du Moyen Âge (voir par exemple Les Moines rouges de la série Gil Jourdan du grand Tillieux), faisant appel à des épisodes antérieurs, mobilisant inutilement certains personnages, Leloup ne convainc pas. Le constat est identique à celui du tome précédent : l’intrigue est alambiquée, les dialogues parfois confus, les situations inexploitées. Il est d’autant plus difficile d’entrer dans ce méli-mélo que le graphisme souffre, cette fois, de quelques maladresses, notamment dans les proportions entre personnages. Quelques bonnes planches ne suffisent pas à donner le change. Il ne s’agit plus désormais d’un faux pas. Roger Leloup gagnerait à s’entourer de collaborateurs s’il veut éviter que son ingénieure en électronique ne se perde dans les confins de la médiocrité et n’égare le lectorat qui lui reste.

Moyenne des chroniqueurs
3.5