(Dé)rangée 2. Tome 2

B ien qu'elle ait su s'épanouir dans son nouveau milieu professionnel et qu'elle soit en couple, Fleur est toujours coachée par Line, sa petite voix. Cette dernière se demande bien pourquoi est-elle encore là si tout va bien pour sa protégée. Et si ce n’était pas Fleur qui avait besoin d’aide mais quelqu’un de son entourage ? Comme l'aurait écrit Aristote, "L'homme est un animal social" ne pouvant vivre qu'en groupe. Or si un de ses membres va mal, comment est-il possible d'être heureux ? Serait-ce cela qui empêche le départ de Line ?

Manon Henaux propose de poursuivre la quête de bien-être de son personnage principal en développant l'axe parallèle des relations familiales et amicales. Ainsi, Fleur qui semble être bien dans sa peau et à l'aise avec les normes sociétales, ressent un manque. Elle dissimule avant de pouvoir le nommer et d'agir grâce à sa petite voix et à sa patronne. La scénariste aborde également la thématique de l'amitié dans la (re)construction psychologique. Certains personnages secondaires s'étoffent, tels les parents qui doivent faire face à ce que veut vraiment leur fille, ou encore la meilleure amie de l'héroïne en pleine crise existentielle. L'autrice évite aisément les clichés de la psychologie de comptoir afin de livrer un récit aux sentiments authentiques oscillant, entre les moments de rire et les temps de drames.

Les dessins de Greg Blondin sont agréables, offrant une physionomie attrayante pour une large gamme de bédéphile, en particulier les adolescents et les jeunes adultes. Les points forts développés dans le premier tome sont encore présents, y compris les clins d’œil à ses autres travaux tels Hagard l'enquêteur de l'histoire, mais aussi, actualité oblige, à Akira Toriyama sensei. L'aspect graphique et la composition des planches permettent de varier les rythmes narratifs du scénario. Le tout est réhaussé par une mise en couleur pertinente.

Ce second volet de (Dé)rangée clôt de belle manière l'histoire, les auteurs offrant un récit feel-good et de développement personnel fort plaisant à lire.

Moyenne des chroniqueurs
7.0