On est en finale

G rosse effervescence à la salle omnisports municipale de Guindoul-Pégueux, c’est en effet ce soir que se joue la grande finale départementale de basket. Les surprenants outsiders de Fandeloup (zéro victoire en saison régulière) affrontent les favoris de Guindoul-Pégueux (qui ont l’avantage du terrain de surcroît). L’électricité et la tension sont palpables chez les spectateurs alors que les équipes entrent sur le terrain. L’arbitre met le sifflet à la bouche, la partie va débuter.

Parodie, décalage et la dose d’absurde qui va bien, il y a tout ça dans On est en finale. Attention néanmoins, derrière la farce et le nawak se cache également énormément de tendresse et de vécu, même si rien dans le propos ne laisse supposer une base autobiographique. Sur la durée des quatre quarts temps réglementaires, Camille Blandin raconte et dégomme tout en humour et en bouffonnerie l’atmosphère du sport amateur. Rivalité de pacotille entre entraîneurs se croyant dans les grandes ligues, joueurs plus ou moins au fait des règles et éternel esprit de clocher, le scénario multiplie les anecdotes vaguement raccords, avec comme unique but de faire rire. Et ça marche ! Précisions géographiques approximatives, retours en arrière afin de comprendre l’origine des «traumatismes» que rencontrent les personnages, etc., le résultat s’avère très drôle et même hilarant, sans jamais tomber dans la méchanceté ou la vulgarité (à part pour les épisodes de gastro, là rien à faire, avec les fluides corporels, ça gicle et ça tache).

Style naïf et couleurs menthe à l’eau, les illustrations indiquent sans aucun doute qu’il s’agit d’un album underground où la simplicité du trait est là pour ajouter un degré supplémentaire de dissonance à la narration. D’ailleurs, le dessinateur se permet même de briser le quatrième mur pour un gag-mise en abîme abyssal, comme il se doit. Le côté farce est totalement assumé et revendiqué.

En deux mots, ceux qui voudraient de l’exactitude ou de la nuance dans la retranscription visuelle de l’effort feraient mieux d’attendre les retransmissions des Jeux Olympiques. En revanche, ceux qui veulent se payer une bonne tranche de rigolade, foncez sur On est en finale. Ça sera moins spectaculaire (et encore), mais ô combien plus humain et réaliste.

Moyenne des chroniqueurs
6.0