Petits dieux 1. Le dragon blanc

L a pluie est si forte qu'elle passe à travers les branches des arbres de la forêt. Ces conditions sont loin de faciliter la fuite de la petite troupe hétéroclite qui semble pourtant bien soudée : un rat, un raton laveur, une fée et un crapaud sont poursuivis par la plus grande des menaces, la Bête ! Celle-ci a le pouvoir destructeur de faire « des trous dans la réalité » : elle grignote peu à peu le monde. Heureusement, ce jour-là, les quatre amis croisent la route de Boumboum, la célèbre guerrière, une légende même, qui est la seule a pouvoir exercer une résistance contre ce mal. Après avoir esquivé de justesse la violente attaque, ils vont ensemble faire la route jusqu'au domaine de la Déesse afin d'obtenir des réponses sur ce qui leur arrive, mais ne vont-ils pas ouvrir la mauvaise porte ?

« Certaines histoires sont spéciales », effectivement Mathieu Salvia propose un premier tome (sur trois) réellement accrocheur qui met sacrément l'eau à la bouche ! Tout d'abord, le scénariste de Croquemitaines et de Vermines propulse une étonnante galerie de personnages directement dans le feu de l'action. Déjà, l'occasion est belle de les caractériser par leurs réactions face au danger et de les rendre vite attachants. Le coquin en dit peu, mais juste ce qu'il faut pour que le lecteur suive avec un bel enthousiasme les péripéties qui s'enchainent dans un rythme parfait. Et puis… par une jolie pirouette scénaristique, il emmène sur une piste qui fait rudement plaisir car franchement inattendue, bien trouvée et originale ; en dire davantage serait un péché de spoil regrettable. Sachez simplement qu'il y a du rêve, de la poésie, de l'action, de la réflexion et une pointe d'humour ; un bon cocktail qui se boit d'une traite, sans provoquer le hoquet.

Que demander de plus ? Un graphisme qui ravit les rétines bien sûr ! Krystel, avec ses influences provenant des mangas et des jeux vidéos assure une partie graphique impressionnante. Le découpage, sans éclater de partout, offre de belles séquences fluides et virevoltantes, un bestiaire trop mimi et une colorisation qui met en valeur les planches.

Les petits dieux se révèle une pure pépite jeunesse à mettre entre toutes les mains (et devant tous les yeux) : une aventure fantastique surprenante, superbement illustrée. Dargaud annonce la suite dans un an.

Moyenne des chroniqueurs
7.0