Copenhague

S ur un coup de tête, Nana, une libraire parisienne, s’offre une semaine de vacances à Copenhague. Elle laisse une note sur le frigo pour en aviser sa fille âgée de quatorze ans. La commerçante arrive dans une ville en émoi et coupée du monde depuis qu’on a découvert le cadavre d’une sirène. Avec Thyge, un sympathique francophile, elle enquête sur le phénomène.

Anne-Caroline Pandolfo signe un scénario échevelé et difficile à cerner. Au final, il semble que ce soit une comédie romantique. La trame a un air de déjà-vu. Une héroïne déplaisante et égocentrique, qui néglige son adolescente, aime les bouquins plus que ses clients et impose à tous sa fumée de cigarette. La mégère rencontre un brave homme, lequel l’apprivoise et la transforme.

La femme-poisson ne s’avère donc qu’un prétexte et c’est un peu dommage. Secte, complot et terrorisme sont également convoqués, mais il s’agit là aussi de pétards mouillés. Les invraisemblances se multiplient, par exemple la fermeture des frontières pour une histoire de mammifère marin ou encore un contrôle des médias afin qu’aucune information ne filtre à l’extérieur du pays, alors que les bulletins de nouvelles danois en parlent abondamment.

Le tout n’est pas désagréable, le récit est mené tambour battant et les rebondissements apparaissent nombreux. Bref, il y a du rythme, aucun temps mort et le lecteur ne s’ennuie pas.

Les comédiens de Terkel Risbjerg rappellent ceux de Riad Satouf (du temps de Pascal Brutal ou des Pauvres aventures de Jérémie) : simples et expressifs, sans plus, c’est néanmoins suffisant. Les décors se révèlent pour leur part très beaux ; l’encre, baveuse à souhait, rend particulièrement bien l’atmosphère des scènes nocturnes où les personnages et les édifices baignent dans une sorte de brouillard.

Un livre mineur, quoique plaisant, de la part du tandem dont les Perceval et Serena se montraient pourtant plus convaincants.

Moyenne des chroniqueurs
7.0