Cry Wolf Girl Cry wolf girl

T out le monde connaît l'histoire du petit garçon qui criait au loup. La mère de Dawa la lui a aussi racontée et lui a même fait promettre de ne jamais crier au loup. Pourtant...

Avec Cry Wolf Girl, Ariel Kies offre une relecture métaphorique de la célèbre fable. Transposant l'intrigue dans ce qui semble être un village africain, l'auteurice prend pour héroïne une orpheline en proie à la peur de voir l'animal attaquer. Rêve ou réalité ? S'il est au départ difficile de trancher, il apparait peu à peu évident que le canis lupus symbolise tout autant le danger quotidien auquel les villageois font face que les angoisses que la jeune fille traverse depuis la disparition de ses proches. Besoin d'attention, réelle attaque à venir ou délires psychotiques dont la source serait le désarroi dans lequel Dawa est plongée ?

La seule certitude est qu'à mesure que la lecture avance, la tension et l'inquiétude montent. La mise en page de l'artiste participe à ce trouble. Tantôt colorées, en rouge orangé, tantôt en noir et blanc ses planches interpellent. Grâce à son style surprenant mais maitrisé, Ariel Salmet Kies alterne les séquences dynamiques et stressantes, dans un trait jeté et expressif, avec des passages plus lents où Dawa - et le lectorat avec elle - s'interroge sur la véracité de ses visions.

Malgré la brièveté du récit, peut-être son principal défaut, l'auteurice parvient à moderniser la fable d'origine en proposant une fin habile. Ainsi, l'intervention du chasseur de loups vient en rupture de l'attitude des autres adultes en apportant une oreille attentive à Dawa et lui tendre la main. Iel met ainsi l'accent sur la nécessité d'écouter et l'importance de libérer la parole pour aider ceux qui perdent pied.

Intense tant graphiquement que dans sa narration, Cry Wolf Girl éveille la curiosité et donne envie de s'intéresser de près au travail de Ariel Salmet Kies. Cela tombe bien puisque Witchy sort chez Akileos en février 2024 et Strange Bedfellows est annoncé pour 2025 à nouveau chez Kinaye.

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Moyenne des chroniqueurs
7.0