Wahkan

P aris, 1889. Tous les regards sont tournés vers la capitale qui accueille l’exposition universelle. Un tueur en série risque cependant de perturber la fête. En quelques semaines, trois personnes ont été assassinées sur la tour Eiffel. L’inspectrice Éléonore Kowalski mène l’enquête avec l'aide de Jules Castignac, une recrue fanfaronne.

Maxe L’Hermenier signe un récit singulier. Visiblement inspiré par la tradition du feuilleton, il additionne les rebondissements improbables… et parfois déjà vus (par exemple les jumeaux identiques). Au canevas policier s’ajoutent la lutte des femmes, la mystique amérindienne, une société secrète et, vers la fin, des éléments de science-fiction. Bien que l’ensemble apparaisse brouillon, la trame demeure plaisante. Il suffit de se laisser porter par la narration, sans trop se poser de questions.

Alexis Sentenac et Brice Cossu proposent un dessin à l’avenant. L’époque est celle d’un Art nouveau auquel ils rendent hommage, notamment en représentant une grotte spectaculairement aménagée sous Paname. Leurs protagonistes adoptent toutefois une allure nettement plus contemporaine : l’héroïne a les cheveux roses et son adjoint une coupe rasta. Aussi, avec leurs grands yeux et leur tendance à surjouer, ils ressemblent à des personnages de mangas. Les vignettes en mouvement, posées sur un fond noir, évoquent quant à elles l’esthétique du comic. Bref, un peu comme leur scénariste, les artistes ont multiplié les sources d’inspiration.

Un projet échevelé, atypique et inclassable, mais finalement agréable.

Moyenne des chroniqueurs
6.0