Les cavaliers de l'apocadispe 4. En route vers l'aventure

T rois garnements, Ludo, Jé et Olive, multiplient les bourdes. Ce sont les cavaliers de l'apocadipse. Dans ce quatrième recueil de leurs mésaventures, ils sèchent les cours pour explorer un manoir inhabité, découvrent un tunnel sous leur école, commandent des tonnes de mousses au chocolat et adoptent un rat pickpocket. L’album présente également un récit long (trente pages), une première pour cette série.

Comme Goscinny dans Le Petit Nicolas, Libon capte bien l’esprit de l’enfance avec ses personnages naïfs, incapables de résister à la tentation de faire une bêtise, même s’ils craignent d’être punis. Là s’arrêtent les comparaisons. Alors que le premier proposait un humour tendre et bon enfant, le second emploie un ton complètement déjanté. Peut-être emprunte-t-il davantage à Iznogoud ; dans un cas comme dans l’autre, la question n’est pas de savoir s’ils causeront une catastrophe, mais plutôt comment.

Alors que les protagonistes paniquent, le lecteur rigole. En fait pas tant que cela. Disons qu’il sourit à l’occasion. Il faut probablement avoir l’âge des héros pour pleinement estimer la proposition.

En se forçant, le bédéphile pourrait discerner des bribes de critique sociale. Par exemple, celle de l’enseignement avec un professeur démontrant des théorèmes (simples comme tout assure-t-il) à des marmots ou encore de l’abandon des régions où le prochain train à destination de Compagny passe des mois plus tard.

Reconnaissable entre mille, le trait caricatural de l’illustrateur fait mouche avec ses acteurs anthropomorphes. En quelques coups de crayon, il résume une situation et un état d'âme. Le dessin minimaliste affiche toutefois ses limites et le lecteur a peu d’occasions de s’attarder sur une planche pour apprécier la virtuosité de l’artiste. Pour tout dire, le livre se lit assez vite.

Ces histoires, publiées dans le magazine Spirou, s'adressent visiblement un très jeune public. L'adulte a du mal à y trouver son compte.

Moyenne des chroniqueurs
6.0