Comme un poisson hors de l'eau

U ne équipe de biologistes de l’Aquarium tropical du palais de la Porte-Dorée prépare une expédition à Madagascar pour trouver des spécimens du Joba Mena, une espèce de poisson quasi disparue. Le bédéiste Singeon se joint à eux pour réaliser un reportage. L’homme ne connaît rien à la science, ignore tout de l’Afrique et est d’un tempérament casanier. Le livre s’inscrit dans la collection Embarquée, dirigée par Mathieu Sapin.

L’auteur aborde évidemment les enjeux écologiques que constituent la déforestation et l’assèchement des rivières, et leur impact sur la survie des animaux. Il les déplore, sans pour cela accabler les populations locales. Il comprend que ces préoccupations, bien que nobles, ne puissent pas figurer tout en haut de la liste des priorités de ceux qui cherchent simplement à mettre un peu de beurre sur leurs épinards.

Le reporter s’accorde le premier rôle dans cet ouvrage construit comme un journal de bord. Au-delà de l’écologie, il est surtout question de relations humaines avec des inconnus, dans une société étrangère. En cela, le titre de l’album, Comme un poisson hors de l’eau, est fort bien choisi.

Le ton demeure agréable, le scénariste a le sens de l’humour et sait pointer les éléments insolites, au demeurant plaisants ; leur addition donne toutefois un résultat parfois décousu.

Le dessin semi-réaliste est très détaillé ; l’artiste traduit avec précision les endroits visités, essentiellement la campagne, loin des images reproduites sur les cartes postales. Il a du reste le don de repérer les détails, en apparence anodins, mais significatifs.

Bien que sympathique, la lecture du carnet de voyage laisse sur sa faim : trop d’anecdotes et pas suffisamment d’environnement, dans un projet ni chair ni poisson.

Moyenne des chroniqueurs
5.0