Au centre du Nowhere 1. L'Oreille du Saumon

L es Edison sont aux anges. Leurs fils Elmore, quelque peu nigaud et introverti, va épouser Abigael Thompson, la fille du roi du biscuit. Ce mariage est une aubaine pour la famille puisqu’il leur permettra d’entrer dans le grand monde par la petite porte. Alors que son fils se demande si il est vraiment épris de sa promise, le père Edison, tout aux préparatifs de la célébration ressort son plus beau costume. Mais voilà qu’en l’essayant il s’aperçoit qu’il a égaré son vieux bouton en oreille de saumon. Et ce bouton n’est pas un vulgaire bouton : il a été directement taillé dans l’oreille droite d’un animal mythique à l’espèce éteinte, le saumon à feuilles de choux. Devant le désespoir de son père, Elmore décide de partir à la recherche du bouton perdu, dans une région lointaine et mystérieuse : le Nowhere.

Autant le savoir d’entrée, Jean-Luc Cornette est fidèle à ses précédentes publications. L’histoire débute dans le registre de l’absurde puis enchaîne rapidement dans le délire total. L’auteur se fait un plaisir de faire vivre des situations loufoques à ses personnages, et leurs réparties cinglantes et saugrenues les rendent très attachants. Elmore, en se rapprochant du Nowhere fera des rencontres surprenantes et transformera son voyage en parcours initiatique, découvrant ainsi le réel but de sa vie.

Seulement, au fil des pages, la surprise du début se transforme peu à peu en perplexité. On sourit parfois, mais on se questionne souvent sans vraiment accrocher au récit. Malgré la tendresse et l’humour présents dans ce livre, et le dessin attachant de Michel Constant faisant parfois penser à Lincoln, la lecture n’en est pas vraiment convaincante. On finit par se demander où les auteurs ont voulu en venir.

Ce livre très Troisième Degré, comme en atteste la collection, laisse une impression vague, à mi-chemin de la sensation d’avoir loupé quelque chose. Peut-être la volonté de comprendre à tout prix le message des auteurs gêne-t-elle le plaisir qu’on peut ressentir à lire un tel premier album.

Moyenne des chroniqueurs
5.0