Enquête au collège

R émi est pensionnaire au collège Chateaubriand, un bahut aussi vieillot que cauchemardesque, selon lui. Il faut dire que l’école, ce n’est pas trop son truc. De plus, cancre attitré, il est souvent dans la ligne de mire des profs. Mais là, c’est un peu fort de café, il est accusé d’avoir agressé M. Cornue, l’agent d’entretien alors qu’il n’a rien fait ! Pour couronner le tout, cette balance de Pierre-Paul de Culbert affirme l’avoir vu rôder au moment de l’incident. C’est fait, il va être renvoyé, c’est sûr. À la récréation, son amie Mathilde tente de lui remonter le moral et le convainc de mener ensemble leur propre enquête afin de le disculper. Coup de théâtre ! Ce traître de P.-P. Cul-Vert veut se joindre à eux. En fait, son témoignage était un leurre pour tromper le coupable ! Il est quand même bizarre ce Pierre-Paul…

Adaptation de la série de roman à succès du même nom signée Jean-Philippe Arrou-Vignod, Enquête au collège est un mini-polar situé quelque part entre le Club des Cinq et Scoubidou. Le «pas-trop-sûr-de-lui», la «posée-dynamique» et le «décalé-rondouillard» mènent le bal derrière les murs d’un établissement suranné ressemblant presque à celui du Grand Duduche (la fille du proviseur en moins). Destiné aux plus jeunes, le scénario se montre bien construit et écrit, mais manque passablement d’originalité et d’audace. Le point le plus intéressant se trouve dans les relations entre ces personnages aux tempéraments contrastés. Apprendre à se faire confiance, accepter de l’aide et les excentricités des autres, les messages passent sans être trop insistants et offrent même plusieurs scènes touchantes et amusantes.

Visuellement, Joël Legars s’est logiquement éloigné de Serge Bloch, l’illustrateur d’origine de la collection et a choisi un style semi-réaliste posé et vivant. Les trois protagonistes principaux sont parfaitement caractérisés et la mise en page s’avère claire et très lisible. Les formidables couleurs de Drac sont à signaler. Juste texturées façon craie, celles-ci apportent un supplément de profondeur et un réel sentiment de ressenti aux planches.

Enquête au collège
ne révolutionne pas le genre et s’appuie beaucoup sur les stéréotypes. Cependant, son atmosphère sympathique et ses héros profondément humains (sans oublier l’inénarrable P.-P., évidemment) en font une lecture agréable et engageante.

Moyenne des chroniqueurs
5.0