Héloïse et les larmes de givre

D ans le village des Hespérides, sur l’archipel du même nom, vivent les hamadryades. Créatures mythologiques, elles ont un mode de vie parfaitement sédentaire. Par nécessité, car les hamadryades ne peuvent s’éloigner de leur arbre totem, au risque que l’un et l’autre flétrissent puis se meurent. Oscar et Héloïse en sont. Mais l’adolescente nourrit le rêve d’une expérience nomade et s’interroge sur ce que le monde a à offrir, au-delà des frontières qu’elle connaît. Sa rencontre fortuite avec un golem abandonné est alors une bonne occasion de s’évader, l’espace d’un instant.

Habitué à proposer des récits destinés au jeune public, Loïc Clément (Armelle et Mirko, Jeannot, Merlin) ajoute un nouvel opus à la collection des Contes des cœurs perdus, qui porte parfaitement son nom ici. Car il est bien question d’un conte dans sa forme la plus pure avec cette histoire délicate retraçant le voyage de l’héroïne tout en esquissant ses sentiments. Faisant la part belle aux récitatifs tout en s’appuyant également sur la justesse du trait de Justine Cunha (Dans les yeux de Lya), la narration est fluide, légère. La dessinatrice, qui puise ça et là quelques influences graphiques dans le manga, apporte un soin particulier au dynamisme de l’ensemble, aux riches décors ainsi qu’aux jeux de lumière. Le résultat final ne révolutionne pas le genre, sans doute, mais offre une lecture plaisante et dépaysante et c’est bien là l’essentiel.

C’est l’heure du coucher. Confortablement installé au lit, dans la chaleur d’une douce couette, une histoire est réclamée. Pour s’endormir l’esprit bouillonnant d’imaginaire, Héloïse et les larmes de givre est alors tout indiquée…

Moyenne des chroniqueurs
6.0