Tramp 13. Les captifs de Saint-Paul

Y ann Calec, commandant le Pierrick, se dirigeait vers les Kergelen lorsqu’il est porté disparu. C’est le quatrième cargo qui se volatilise dans ces parages. Tous transportaient du matériel scientifique. Pendant ce temps, Rosanna, l'épouse de Calec, dîne chez Perreira, ancien patron de ce dernier, supposé être un ami. Face aux avances de l'homme, elle résiste et l’assomme avec un cendrier. De retour chez elle, elle se demande quelle sera la suite des événements. Étrangement, la femme de Perreira vient la trouver, la menace et lui propose d’acheter son silence. En effet, son époux est candidat à la mairie de Rouen aux prochaines élections municipales ; il est hors de question qu’un scandale éclate. Calec est finalement aux mains des services secrets français. Il ne pourra pas faire autrement que de s’associer à eux. Pendant qu’il reçoit les explications aux mystères qui l'entourent depuis plusieurs semaines, Sarika, la fille d’un entrepreneur de chargement portuaire qui s’est invitée à bord, passe à l’action et commence par mettre la radio hors d’état de marche.

Les Captifs de Saint-Paul est le treizième album de la série Tramp et la seconde partie d’un diptyque. Jean-Charles Kraehn est toujours au scénario, alors que Roberto Zaghi (Thomas Silane) a repris les pinceaux après la disparition de Patrick Jusseaume. L’action se passe toujours dans les années cinquante et voit réapparaître Andreas Kortmann, marin nazi qui n’a toujours pas digéré l’issue du second conflit mondial. Le récit est fouillé, les rebondissements nombreux et les personnages bien construits. Le cahier des charges qui a fait le succès de la saga est respecté. La fin semble cependant précipitée et laisse l’impression que de bonnes idées ou situations auraient pu être davantage développées. Mais, il aurait fallu un troisième album, ce qui ne correspond pas à la ligne éditoriale de Tramp.

Le dessin de Zaghi est efficace et s’accommode parfaitement d’un univers maritime ou insulaire. Techniquement sans faute, il apparaît cependant moins fouillé et personnel que celui de Jusseaume. Il est davantage passe-partout, ce qui est dommage car cette série a une identité affirmée. Son statut de thriller maritime ouvre de larges perspectives graphiques, que l’artiste devrait investir pleinement.

Moyenne des chroniqueurs
6.0