Troie zéro

H élène s’est enfuie avec Pâris, prince troyen, qui a gagné son cœur en lui cuisinant des kebabs. Son époux, le roi Mélénas, recrute Nestor et Agamemnon pour l’accompagner dans sa reconquête. La marche s’annonce longue avec ces compagnons de route moins motivés par leur mission que par la possibilité d’emprunter les voies panoramiques, visiter les musées et acheter des souvenirs. Le titre, Troie zéro, pourrait aussi se lire « trois zéros » ou « trois héros », cette dernière proposition est toutefois peu probable.

Adoptant un ton évoquant celui de Kaamelott, Karibou offre sa propre version de la Guerre de Troie. Les paladins y apparaissent tous plus bêtes les uns que les autres, avec leurs préoccupations terre à terre et leur incapacité à comprendre les enjeux. À l’instar d’Alexandre Astier, l’auteur a le sens du dialogue, ses échanges sont d'ailleurs souvent percutants.

L’humour se veut bon enfant et parfois peu subtil (ballon péteur, gags sur les homosexuels, etc.). Il repose essentiellement sur les anachronismes : vocabulaire (road trip entre potes, se magner, bordel, etc.) ou les préoccupations contemporaines (vacances reposantes, thérapie de groupe, apéros au bistrot, etc.) en dissonance avec l’époque décrite. En fait, l’histoire parle davantage du XXIe siècle et de ses travers que de la civilisation grecque. S’il ne provoque pas de grands rires, l’album fait tout de même fréquemment sourire.

Josselin Duparcmeur propose des illustrations souvent sommaires rappelant celles de Fabcaro. D’un trait fin et précis, il situe l’action et suggère l’état d’esprit des acteurs, lesquels sont agréablement inspirés des personnages décorant les céramiques antiques.

Moyenne des chroniqueurs
6.0