La mort n'est pas une fin

2 000 ans avant Jésus-Christ, près de Thèbes en Égypte, Imhotep doit veiller à l'entretien du tombeau d'un riche notable. En échange, il a reçu de nombreuses terres et des troupeaux. Ce propriétaire avisé n'a pas confiance dans l'esprit d'initiative de sa progéniture à qui il impose ses décisions. Renisenb, sa fille devenue veuve, revient au domaine et perçoit les tensions. Celles-ci augmentent lorsqu'Imhotep rentre chez lui accompagné de sa nouvelle concubine âgée de dix-huit ans seulement. Le contexte s'alourdit et la situation dérape avec un premier meurtre.

La collection Agatha Christie, proposée par les éditions Paquet, s'enrichit d'une nouvelle adaptation. L'ouvrage de départ, Death comes as the end est le seul polar historique écrit par l'autrice. La scénariste de l'album, Isabelle Bottier, parvient à conserver ce qui fit le sel du roman. Tout d'abord, il n'y a pas de détective comme personnage principal, mais une galerie de protagonistes appartenant à la même famille, ce qui renforce l'effet de huis clos. Ensuite, le déroulé de l'investigation est tout aussi fluide que dans le livre, à quelques détails près. Enfin, l'intrigue qui transpose le cosy mystery dans l’Égypte antique prend son ampleur avec ce passage à un nouveau support. Les lecteurs savent que la romancière anglaise aimait profondément ce pays et cette période.

C'est pourquoi Emmanuel Despujol a soigné ses décors afin de transporter les bédéphiles dans le temps, en respectant l’âme du support originel. Les paysages et les bâtiments correspondent en tous points à l'iconographie égyptienne. L'artiste ajoute une petite pointe de réalisme dans le faciès des personnages afin de révéler les caractères sournois de certains ou machiavéliques des autres.

La mort n'est pas un fin adapte somme toute fidèlement le roman de la reine du crime, ce qui ne peut que plaire aux fans du genre.

Moyenne des chroniqueurs
6.0