Nocéan 2. Allo avatar !

D ans un monde dystopique sous le joug d’une dictature néolibérale, les gamins des rues meurent dans l’indifférence générale. Atari et Nika, deux jeunes activistes, mènent une enquête qui les amène à faire des découvertes étonnantes. La multinationale Ran Corp n’est certainement pas étrangère au malheur des gavroches.

Nocéan propose avant tout un monde où tous les problèmes du XXIe siècle n’ont eu de cesse de s’exacerber : montée du niveau des eaux, disparités économiques, cybersurveillance, omniprésence de la technologie, impunité des riches et des puissants, etc. C’est dans cet univers qu’Efa met en scène deux adolescentes et leur idéal de justice.

Le scénario d’Allô Avatar !, deuxième tome de la série, est bien construit. L’auteur y distille habilement les indices et la conclusion, sans être complètement inattendue, se révèle très satisfaisante.

L’enfant, auquel est destinée ce projet, s’attachera à l’énergique tandem. Alors que le premier volet s’attardait surtout à Atari, le second permet d’en apprendre davantage sur le mystérieux passé de Nika ; les liens familiaux de cette dernière pourraient d’ailleurs s’imposer comme fil conducteur de la saga.

Les illustrations évoquent l’atmosphère de Blade Runner. Dans ces décors sombres et poisseux, la détresse et la pauvreté apparaissent omniprésentes. En contrepoint, les séquences de jeu vidéo reposent sur une douce colorisation pastel, un peu comme s’ils étaient devenus les nouveaux paradis artificiels. Un bémol, l’héroïne arbore une abondante chevelure rose pour que le lecteur la repère facilement. L’artifice capillaire de la fugitive la rend toutefois vulnérable face à ses poursuivants, il est difficile à croire qu’elle ne s’en soit pas départie.

Une bonne série, intelligente, en forme de mise en garde sur tout ce qui va de travers.

Moyenne des chroniqueurs
7.0