Shadow of the Ring 1. Volume 1

L e royaume de Keiju vit au rythme d’une ombre mouvante : celle projetée par l’anneau qui entoure la planète. Traversant les continents sur rails, il s’appuie sur sa neutralité politique et la technologie qui sous-tend son système défensif. Le hakukai, une armure-justaucorps qui décuple les forces de celui qui la porte, est le garant de cette sécurité. Fasciné par ce pays nomade, Aushi, originaire du puissant empire de Kuchihito, y débarque un jour. Arrêté par la garde, il est conduit devant les souverains qui le confient à un guide de choix : Kamalu, la propre petite sœur de la reine. Au même moment, un inconnu tue deux soldats et leur dérobe leur tenue, avant de s’infiltrer dans la cité-royaume sous une fausse identité…

Après le thriller Route End, les éditions Ki-oon publient une autre série de Kaiji Nakagawa, Shadow of the ring, terminée en quatre volumes. Ce premier tome pose les bases d’un univers intrigant et d’un récit entre aventure, suspense et fantasy. Passée la scène initiale dans l’intimité du couple royal de Keiju, le mangaka présente la spécificité de cet État mobile, puis introduit progressivement les divers personnages-clés et le déclencheur qui vient perturber le bel équilibre local. L’action s’invite alors par le biais de l’assassin et les questions affluent – qui ? pourquoi ? Si le cliffhanger final apporte un embryon de réponse, ce n’est que pour aiguiser davantage la curiosité du lecteur. Entre temps, l’auteur fait monter la tension et distille des informations sur la situation géopolitique avec les puissances voisines, ainsi que sur Kamalu, la reine Dawa et leur frère. Par le truchement d’Aushi, la découverte du royaume isolé, de ses croyances et de sa société forment l’autre pendant du propos et se révèle intéressante. Bien que peu explicité, le fonctionnement des hakukai accroche également l'attention et crée, parfois, un peu de confusion. En revanche, la brève incursion à la cour impériale de Kuchihito convainc moyennement à cause de la personnalité inutilement excessive - voire risible - de son monarque.

Cette trame s’appuie sur un dessin au trait agréable, lisible et expressif. Il est cependant regrettable que certains protagonistes se ressemblent un peu trop et qu'il soit malaisé de distinguer une armure collante de l'autre, en dehors de quelques menues différences. Par ailleurs, la singularité structurelle de l’immense ville-État nomade est, pour l’instant, sous-exploitée, puisque seul le palais est véritablement visité.

L'ouverture assez classique de cet album laisse entrevoir le potentiel de Shadow of the ring. Une impression à confirmer avec le second volume qui paraitra en novembre 2023.

Moyenne des chroniqueurs
6.0