Ceux qui me touchent

I l y a la vie dont il rêvait et il y a celle qu’il peine à s’offrir. Puis, il y a ceux et celles qui la peuplent et l’aident à oublier le rêve déçu où il se voyait en artiste… sans forcément en avoir l’étoffe !

Damien Marie et Laurent Bonneau reviennent, près de dix ans après Ceux qui me restent, avec un album de la même veine, superbement rempli des riens de la vie.

Damien Marie sait, de petites histoires, en faire des grandes. À travers la vie de ses héros du quotidien, qu’il éclaire d’un jour nouveau, il crée un monde plein de l’ordinarité des choses où chacun peut se retrouver. Les amis qui sont toujours là, un enfant précieux, un métier à la con, un couple qui se perd, l’art qu’il fait marchand et nombriliste ou bien brut et authentique… sont autant de pièces d’un puzzle qui, savamment associées, concourent à la création d’un récit d’une justesse clinique, mais riche d’une grande humilité comme d’une belle humanité.

À l’instar du scénario, le dessin de Laurent Bonneau cultive un réalisme épuré en osmose parfaite avec le propos qu’il illustre, formant ainsi un ensemble d’une cohérence et d’une telle évidence qu’il transporte avec une fluidité impressionnante le lecteur de la première à la dernière planche.

Ceux qui me touchent est de ces albums à côté desquels il serait dommage de passer !

Moyenne des chroniqueurs
8.0