La volière aux souvenirs

I l y a six mois, Louison a perdu son père dans un accident de voiture et, depuis, sa mère végète dans un état apathique. Heureusement, l’adolescente peut compter sur sa grand-mère Fantine pour l’accueillir, écouter ses peines et la laisser profiter de son impressionnante volière remplie d’oiseaux en origami. Au creux de chaque papier plié, elle découvre un fragment des souvenirs de son aïeule qui y livrait les sentiments qu’elle ne parvenait pas à exprimer autrement. Ce précieux trésor va aider Louison à affronter les épreuves qu’elle traverse.

Connue comme autrice de romans et d’albums jeunesse, Valérie Waishar-Giuliani collabore avec la dessinatrice Nina Jacqmin (Fumée, George Sand, Mon père, Casimir et moi) sur La volière aux souvenirs, paru chez Jungle. D’emblée, les couleurs douces et la tendresse du duo petite-fille – mamie de la couverture séduisent. La partie graphique est, en effet, l’un des bons points de ce one shot axé sur les relations, la communication et l’acceptation. Le trait arrondi, la composition bien pensée des planches, la mise en avant des émotions, ainsi que la palette de nuances pastelles contribuent à créer une atmosphère apaisante, alors que les événements sont plutôt durs.

De son côté, le scénario est maîtrisé et se déroule avec facilité. Les thèmes abordés – deuil, chagrin, dépression, freins à l’expression, sentiment d’abandon - n’ont rien d’évident, mais le sont avec ce qu’il faut de justesse et de délicatesse. Le ton doux-amer y est pour beaucoup, de même que les caractères de Louison et de Fantine. La transmission familiale et l’exploration du lien mère-fille sur trois générations font également mouche. Seul bémol : l’impression artificielle laissée par la survenue du malaise qui frappe la grand-mère et la reprise en main soudaine de la maman. Toutefois, ces aspects-là ne devraient pas vraiment déranger le public visé. Enfin, les lecteurs apprécieront le carnet final proposant des modèles d’origami dont les pliages prolongeront agréablement la lecture.

Plaisamment mis en images, La volière aux souvenirs offre une parenthèse tout en sensibilité. À découvrir.

Moyenne des chroniqueurs
6.0