Carmen Mc Callum 7. L'appel de Baïkonour

L e combat politique que mènent les E.G.M. (Êtres Génétiquement Modifiés) afin que leurs droits et leur existence soient respectés repose sur un projet de création d'une nation indépendante dans la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter. Les EGM prévoient d'y envoyer un cargo spatial pour en poser les bases. Problème : de puissantes multinationales s'opposent à ce voyage. Il y aurait bien les Russes, seuls capables d'organiser un tel transport clandestin, mais ceux-ci demandent un petit service en échange : éliminer Leonid Maïakovski, méga-oligarque de la génétique qui menace la sécurité du pays. Pour cette mission suicide s'il en est, Russel se propose mais ses chances sont bien inférieures à celles de la belle Carmen. La marge de manœuvre est infime, la partie peut commencer !

L'appel de Baïkonour sera-t-il entendu par les fidèles de la série ? Nul doute que oui ! Ce septième tome des aventures de Carmen Mc Callum est certainement celui de la maturité, tout y est parfaitement maîtrisé, dosé. Au premier rang, l'univers de la série (partagé avec celui de Travis) qui ne cesse de s'enrichir d'un background géopolitique, économique, scientifique et même médiatique convaincant. Le tout étant soutenu par le dessin réaliste de Gess qui a su mettre en images un futur pas si lointain sans une débauche de designs hasardeux ou d'effets kitsch mais au contraire, en jouant sur les détails du quotidien. Bien sûr les EGM de Leonid Maïakovski n'entrent pas dans cette catégorie...

La force de Carmen Mc Callum, si elle repose en partie sur la personnalité bien trempée de son héroïne, vient également de la galerie de personnages plus ou moins secondaires que l'on croise depuis le premier tome. Loin d'être de simples faire-valoir de la belle mercenaire, ils sont de précieux atouts de la trame générale de la série.

Quant à l'action, elle ne donnerait pas à rougir à Trinity dans Matrix, ni à son chorégraphe Yuen Woo Ping. Les rues de Norilsk résonneront longtemps du combat homérique que Carmen y aura livré ! Ajoutons à cela un méchant complexe et effrayant dont l'armée personnelle est à faire se damner le Docteur Moreau (incontournable référence !) et nous obtenons probablement le meilleur tome de la série.

La félicité du fan ne pourra qu'être à son comble quand il s'apercevra qu'au lieu de 48 planches, c'est sur 56 qu'il pourra compter avec cet appel de Baïkonour ! De même que son impatience de lire Dans le vide de Kirkwood, le prochain tome des aventures de Carmen Mc Callum sera purement stratosphérique !