Plastok 1. L'empoisonnement

H exapoda. Sur cette île épargnée par l’effondrement du monde, les insectes ont bâti une nouvelle civilisation autour d’une matière divine : le « plastok ». C’est la seule trace qu’ont laissé de leur passage sur terre les Dieux Géants, qui se sont éteints à la suite du déluge toxique qu’ils ont eux-mêmes engendré. Abeilles, cigales et autres scarabées se sont alors organisés et ont forgé la religion humanos. C’est en plein cœur de l’empire fourmi qu’est établi le saint siège, dirigé par Anasta CXV, coccinelle et grande prêtresse. Cette dernière a justement décidé que le moment est venu pour elle de se retirer et de laisser sa place. Une annonce qui va attirer la convoitise et marquer le début des ennuis pour Bug, le puceron qui lui sert alors de serviteur.

Pour leur première bande dessinée ensemble, Maud Michel et Nicolas Signarbieux ont fait le choix d’une approche animalière, limitée aux espèces à antennes et petites pattes. L’idée de départ est intéressante. Elle est surtout exploitée avec une belle maîtrise. Dans ce monde post-apocalyptique un peu atypique, une structuration presque féodale (avec des territoires bien délimités, des dominants et des dominés) s’est imposée et la religion est omniprésente. Pleinement inscrite dans la tradition du genre médiéval-fantastique, l’intrigue met en scène des luttes de pouvoir et trahisons de palais avec une dimension héroïque habilement dosée. Sans être véritablement originale dans son déroulé, l’histoire s’avère riche de nombreux rebondissements. Du côté graphique, le design des personnages est soigné et le trait, à la fois simple et dynamique, sert bien le récit. Quelques arrière-plans auraient, toutefois, sans doute mérité d’être un peu plus élaborés.

Astucieux et bien construit, L’empoisonnement pose de solides fondations à l’univers de cette série prévue en trois tomes. Vivement la suite.

Moyenne des chroniqueurs
6.7