Portraits

U n bateau accoste sur une île grecque de la mer Égée. En descend Louis Daguerre, qui vient présenter son invention à son ami, le professeur Takis. Il est rongé par le doute. Doit-il garder son invention secrète ou en faire profiter le plus grand nombre ? Sa crainte est que, si tout le monde y a accès, n'importe qui aurait le pouvoir de créer des images, plus facimement et précisement que les pientres les plus reconnus. Il espère que les conseils de son confrère l'aideront à prendre la bonne décision. Ce dernier décide alors de confier discrètement le précieux appareil à son disciple, Marko. Brillant élève à l'esprit vif, le jeune homme comprend rapidement comment améliorer cette caméra primitive, mais surtout l'usage qui pourrait être fait de la photographie. Cette dernière ne peut être limitée à un gadget technologique. Elle offre une manière de capturer l'éphémère et de conserver une trace de ces instants qui composent une vie.

Portraits n'est pas une fiction historique. Ce roman graphique relève de la plus pure fantaisie, et le savant français s'efface vite au profit de Marko, qui sillonne l'île sur sa version améliorée de la draisienne. Sur ses traces, l'auteur explore divers sujets, tels que le déracinement, à travers le personnage de Io, la sœur du héros, qui revient sur ses terres natales après plusieurs années passées à étudier à Vienne, ou encore le patriarcat à travers le destin de la mère du personnage principal.

Le récit adopte un parti-pris étrange, présentant un cadre volontairement intemporel, qui ne manque pas d'introduire des anachronismes parfaitement assumés. La mise en page est très libre, pour mieux transcrire et suivre la trajectoire sans entrave du héros, incarnation d'une jeunesse avide d'aventures et d'expériences. Mais si l'ensemble paraît séduisant de prime abord, il souffre surtout d'un terrible manque de relief. Les sujets, pour intéressants qu'ils soient, sont traités de manière trop maladroite et l'ennui s'installe rapidement. Malgré de belles intentions, la réalisation se révèle très décevante.

Moyenne des chroniqueurs
4.0