Motorossa

P ourquoi avoir tatoué la date 1999 sur son flanc… Sa naissance ? Un premier amour ? Non, Franca a perdu sa maman cette année-là. Depuis, elle a du mal à retrouver le goût de la vie. Peut-être que son arrivée à Carbonia, en Sardaigne, changera les choses. En effet, quand son ami Sylvio l'emmène faire un tour sur sa moto, c'est la révélation ! Et c'est ainsi qu'elle va s'inscrire à la course régionale sur le circuit de la ville. Que le meilleur gagne !

Adèle Albrespy scénarise ce one-shot qui traite un thème classique d'une façon plutôt originale. Une jeune fille de dix-huit ans n'arrive pas à faire le deuil de la perte de sa mère, elle se renferme sur elle-même et reste timide par rapport aux autres. Pourtant, un jour, un jeune du coin avec qui elle sympathise lui propose une balade à deux roues. D'un seul coup, elle se sent libérée d'un grand poids et décide de s'engager à fond dans cette passion toute nouvelle. Alors certes, l'intrigue tourne beaucoup autour de ce challenge et des engins à moteur, néanmoins, c'est surtout du dépassement de soi, de courage et de tolérance dont il est question. La dimension sentimentale ajoute une note fleur bleue agréable qui n'englue pas le récit dans la bluette adolescente mais rend les personnages attachants. L'histoire monte progressivement en puissance et le suspense tient le lecteur en haleine jusqu'au dénouement surprenant. Pas de pathos délétère, les thèmes lourds sont abordés avec tact et finesse.

Jean Aubertin possède un style graphique assez simple d'allure enfantine avec des décors épurés, le tout habillé d'aplats de couleurs franches, sans dégradé ni trame.

Une bande dessinée optimiste tout public qui parle de renaissance et de plaisir de vivre après une période de tristesse. Le dessin, s'il n'est pas désagréable, faute de véritable caractère, reste cependant en deçà du fond.

Moyenne des chroniqueurs
6.3